L’initiative de destitution doit respecter un protocole étendu, tel que défini par l’article 68 de la loi fondamentale.
La menace devient réalité
La menace a pris forme concrète. Quatre-vingts députés du Nouveau Front populaire (NFP) ont approuvé une proposition de destitution visant Emmanuel Macron, selon une annonce faite par La France insoumise, à l’origine de cette initiative, le mercredi 4 septembre. Plus en détail, cette proposition a recueilli la signature des 72 députés insoumis, de cinq représentants écologistes (Benjamin Lucas, Sandrine Rousseau, Clémentine Autain, Hendrik Davi, Danielle Simonnet), ainsi que de trois membres du groupe Gauche démocrate et républicaine (Frédéric Maillot, Karine Lebon, Emeline K-Bidi).
« Devant le refus d’Emmanuel Macron de désigner une Première ministre issue de la coalition majoritaire aux élections législatives du 7 juillet dernier,
les initiateurs de cette résolution souhaitent que le Parlement engage une procédure de destitution contre le Président de la République, expliquent les députés. En effet, ce refus constitue un précédent sans équivalent dans l’histoire de nos deux dernières Républiques. Il n’a aucun parallèle dans aucune des nations de l’Union Européenne qui confient toujours au premier parti, même minoritaire, la tâche de former leur gouvernement. » Ils dénoncent aussi une « action sans précédent dans l’histoire des institutions de la République française depuis 1877 ».
Le processus de destitution doit suivre une série de démarches complexes, conformément à l’article 68 de la Constitution. L’étape suivante, tout aussi cruciale, sera le passage devant le bureau de l’Assemblée nationale pour évaluer la recevabilité de la proposition.