Lors d’une interview accordée à France Bleu Auxerre, le député du Rassemblement National de la troisième circonscription de l’Yonne affirme qu’il se sent « parfaitement calme ».
« Nous n’avons rien à nous reprocher, il n’y a pas d’emplois fictifs chez nous », déclare Julien Odoul sur France Bleu Auxerre. Le député du Rassemblement National (RN) pour la troisième circonscription de l’Yonne, sera jugé à partir du lundi 30 septembre, aux côtés de Marine le Pen, 23 autres individus et du Rassemblement National, devant le tribunal correctionnel de Paris. Ils sont accusés d’avoir détourné des fonds du Parlement européen pour rémunérer des employés de leur parti.
Le porte-parole du Rassemblement National considère qu’« il y a eu un malentendu global sur la notion d’assistant parlementaire européen et sur celle de collaborateur politique ». « Nous défendons l’idée que nos collaborateurs sont engagés pour mener des actions politiques au service de leur député et de leur parti, et non pour répondre aux exigences de l’administration européenne », affirme Julien Odoul, qui est résolu à « soutenir ce point de vue au cours du procès ».
« Tout le monde a travaillé »
D’après l’accusation, entre 2004 et 2016, certains assistants du RN ne se sont jamais rendus au Parlement européen et n’ont oeuvré que pour le parti, ce qui va à l’encontre des règles européennes. Le Parlement européen évalue les pertes financières résultant de ces actes à trois millions d’euros. Julien Odoul se dit « très serein ». « Tout le monde a travaillé, souligne-t-il, non pas pour l’Union européenne, mais contre celle-ci, et c’est peut-être cela qui pose problème », précise le député.
Sur 42mag.fr, lundi, le porte-parole du RN, Laurent Jacobelli, déclare : « Nous n’avons pas peur de ce procès, nous y allons confiants ». Il qualifie ce moment de « moment de vérité » pour « défendre la liberté des parlementaires ». « Pour nous, un collaborateur parlementaire est avant tout un acteur politique » et selon lui, ce procès met en lumière « deux conceptions de la politique qui s’opposent : une vision stricte, bureaucratique et une vision plus vivante et incarnée », avant de conclure : « Cela signifie que nous ne sommes pas de simples fonctionnaires gris de l’Union européenne ». L’audience commence à 13h30 le lundi. Le procès devrait se dérouler trois demi-journées par semaine jusqu’au 27 novembre.