La France rétablira temporairement les contrôles aux frontières avec ses voisins immédiats pendant six mois à partir de novembre afin de lutter contre l’immigration clandestine.
Plus tôt ce mois-ci, le gouvernement français a notifié à la Commission européenne et à six États voisins – la Belgique, le Luxembourg, l’Allemagne, la Suisse, l’Italie et l’Espagne – qu’il réintroduirait les contrôles aux frontières sur les routes terrestres, aériennes et maritimes à partir du 1er novembre jusqu’en avril 2025 au moins.
Il citait « les menaces sérieuses pour l’ordre public, l’ordre public et la sécurité intérieure posées par les activités terroristes de haut niveau, la présence croissante de réseaux criminels facilitant la migration irrégulière et le trafic illicite, et les flux migratoires qui risquent d’être infiltrés par des individus radicalisés, ainsi que les mouvements irréguliers ». aux frontières de la Manche et de la mer du Nord, ainsi qu’une montée de la violence parmi les migrants ».
Cette décision a surpris beaucoup de personnes habituées à la libre circulation au sein de la zone Schengen de l’Union européenne.
Des inquiétudes sont également exprimées quant aux implications pratiques du rétablissement des contrôles de police, soulevant le spectre de retards aux points de contrôle et d’un éventuel arriéré de voyageurs transfrontaliers.
Des contrôles généralisés
Bien que la France ait rétabli les contrôles aux frontières à plusieurs reprises depuis la création de la zone Schengen en 1995, ces mesures ont généralement été limitées à des itinéraires spécifiques.
La décision de les appliquer à toutes ses frontières marque la reprise des contrôles la plus généralisée à ce jour.
Annonçant cette décision sur les réseaux sociaux, le nouveau Premier ministre conservateur français Michel Barnier a déclaré que le public « attend de nous une politique efficace pour contrôler l’immigration ».
Mais les organisations de défense des droits humains se plaignent que la France ait violé à plusieurs reprises le droit de l’UE en appliquant certains contrôles aux frontières intérieures depuis 2015, malgré le code frontières Schengen qui stipule que ces contrôles ne devraient pas dépasser six mois sans « une nouvelle menace sérieuse pour l’ordre public ».
Ils estiment également que l’UE permet à la France de continuer à « utiliser à mauvais escient » les contrôles aux frontières sous couvert de sécurité, justification donnée par Paris pour resserrer ses frontières à plusieurs reprises depuis les attentats terroristes de 2015.
Les pays de l’UE renforcent les contrôles aux frontières face aux craintes en matière de sécurité et de migration
Suivre l’exemple de l’Allemagne
La décision de la France reflète les mesures prises par l’Allemagne pour renforcer la sécurité des frontières plus tôt cette année.
Affirmant vouloir réprimer l’immigration irrégulière, le gouvernement du chancelier allemand Olaf Scholz a annoncé le 16 septembre le rétablissement de contrôles temporaires à toutes les frontières terrestres.
Depuis lors, les véhicules ont continué à traverser les frontières relativement librement, avec des contrôles aléatoires ou des inspections ciblées.
Il a également été rappelé aux voyageurs de se munir d’une pièce d’identité valide, telle qu’une carte d’identité nationale ou un passeport européen, lorsqu’ils traversent les frontières.
Ligne dure sur l’immigration
En France, le nouveau ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, s’est prononcé en faveur d’un durcissement des politiques d’immigration.
Il a cité la montée des activités terroristes et l’augmentation des réseaux criminels associés à l’immigration clandestine comme des préoccupations pressantes pour l’ordre public et la sécurité intérieure.
En début de semaine, le ministre a énuméré une série de mesures adressées aux préfets de police de toute la France, destinées à « amplifier et systématiser » les mesures d’éloignement visant les étrangers susceptibles de constituer une menace pour l’ordre public en France.
Le gouvernement français présentera une nouvelle loi sur l’immigration début 2025