En octobre 2023, à Hayange en Moselle, le journal « Le Républicain Lorrain » a capturé en vidéo un échange au cours duquel un député du Rassemblement National a utilisé le terme « racaille » en parlant d’un collègue député appartenant à la majorité macroniste.
Laurent Jacobelli, qui représente le Rassemblement national et exerce comme député en Moselle, comparaîtra devant le tribunal en janvier prochain à Thionville. Il est poursuivi pour avoir qualifié Belkhir Belhaddad, un autre député appartenant au parti du président, de « racaille » en octobre 2023, selon les informations relayées le jeudi 24 octobre par France Bleu Lorraine Nord.
L’incident est survenu lors d’un déplacement à Hayange en Moselle, en compagnie d’Olivier Véran, qui occupait à l’époque les fonctions de porte-parole du gouvernement. Un enregistrement vidéo réalisé par Le Républicain lorrain, mettant en scène des élus locaux, a été publié sur Internet peu après une agression menée par le Hamas contre Israël. Cette séquence montre une discussion entre le député RN, Laurent Jacobelli, et son homologue de la majorité, Belkhir Belhaddad. Dans ce dialogue tendu, Laurent Jacobelli déclare : « Reste poli d’accord. Je vais venir foutre le bordel chez toi ». Il continue en lançant : « Elle va bien Madame Leduc ? Vous partagez des fleurs avec elle. Il va bien le Hamas ? ». À cela, Belkhir Belhaddad rétorque : « Surtout ne me menace pas ». Jacobelli réplique alors : « Tu me parles autrement je te le dis tout de suite. Racaille. […] Joue pas ta racaille ».
Selon le juge, Laurent Jacobelli « ne pouvait ignorer la portée du mot ‘racaille' »
À la suite de cette altercation, Belkhir Belhaddad a immédiatement déposé une plainte. En avril, le député du RN a été officiellement inculpé. D’après le document d’accusation transmis au tribunal, que France Bleu Lorraine Nord a pu consulter le jeudi en question, Laurent Jacobelli est appelé à comparaître le 21 janvier pour « outrage envers une personne investie d’une mission de service public », « diffamation non publique » et « injure non publique motivée par l’origine, l’ethnicité, la nation, la race ou la religion ».
Le juge a affirmé dans cette ordonnance que l’usage du terme « racaille » constituait une offense claire au respect dû à la fonction que Belkhir Belhaddad endosse. La juge d’instruction avance également que « le niveau d’instruction de Laurent Jacobelli, sa carrière politique, et spécifiquement son rôle de porte-parole au sein du Rassemblement national, prouvent qu’il ne pouvait ignorer la répercussion du mot ‘racaille’. »







