Selon Johanna Rolland, en trois décennies, la dette publique nationale est montée en flèche, atteignant 90 % du produit intérieur brut, alors qu’elle n’était que de 34 % auparavant, tandis que le niveau d’endettement des collectivités locales n’a pas varié durant cette période.
Un discours à double tranchant
Johanna Rolland, la maire socialiste de Nantes et présidente également de Nantes Métropole ainsi que de France Urbaine, a exprimé son opinion sur 42mag.fr le jeudi 21 novembre suite à l’allocution de Michel Barnier lors du Congrès de l’Association des maires de France. Elle reconnaît l’habileté du Premier ministre sur le choix des mots et la mise en forme de son discours. Cependant, dans ce qui concerne la véracité et la réalité des faits, elle qualifie l’ensemble comme dépourvu d’une solution solide ou crédible, ce qu’elle déplore ardemment.
Le rôle des collectivités territoriales
Le Premier ministre s’est adressé aux maires de France, réfutant l’idée que les communes et les collectivités territoriales sont à l’origine du déficit budgétaire. Cette prise de position survient alors que les élus locaux s’insurgent contre les propositions budgétaires menaçant d’affaiblir les investissements et les services publics. Les critiques se focalisent sur les réductions budgétaires anticipées dans le projet de loi des finances pour 2025.
Johanna Rolland souligne avec satisfaction que cette vision erronée sur la gestion locale est enfin rectifiée. Elle rappelle qu’en trois décennies, l’endettement de l’État est passé de 34 % à 90 % du PIB, tandis que celui des collectivités locales est resté stable. Elle espère que le Premier ministre saura convaincre ses ministres vu que Guillaume Kasbarian, le ministre de la Fonction publique, a salué publiquement Elon Musk sur le réseau X, prétendant chercher son inspiration là-bas. Elle se dit clairement inquiète pour l’avenir du service public dans un tel contexte. L’élue critique l’absence de cohérence dans la politique gouvernementale qu’elle juge erratique, faisant porter le prix de cette incongruité sur le peuple français.
« Ils ont épuisé les ressources et maintenant ils nous demandent de régler la note ».
Johanna Rolland, maire de Nantessur 42mag.fr
Une économie à la croisée des chemins
Johanna Rolland souhaite alarmer la population sur le potentiel risque de récession auquel la France pourrait être confrontée. Elle rappelle que l’investissement public dépend à 70 % des collectivités locales, un fait bien connu selon elle. Elle ajoute qu’il est moins souvent mentionné que sur ces 70 %, une part significative, à savoir 70 %, est gérée par les 450 collectivités ciblées par le gouvernement, mettant à nu ce qu’elle perçoit comme une forme de stigmatisation.
Pour Johanna Rolland, c’est le cœur de l’économie locale qui est attaqué. Elle évoque les conséquences directes de ces restrictions sur les services publics tels que les Atsems dans les écoles, les équipes municipales d’entretien des espaces verts, et les services de sécurité assurés par les policiers municipaux. Elle critique également les compensations insuffisantes proposées par le Premier ministre, qu’elle juge loin d’être adéquates.