Mardi, le producteur de pneus a révélé son projet de mettre un terme aux activités de deux sites de production situés en France, à savoir ceux de Cholet, dans le Maine-et-Loire, et de Vannes, dans le Morbihan. Cette décision entraînera la suppression de plus de 1 250 emplois d’ici le début de l’année 2026.
Un véritable choc suivi de désolation s’est abattu sur les travailleurs après l’annonce, le mardi 5 novembre, de la fermeture prochaine de l’usine située à Cholet (Maine-et-Loire) par le groupe Michelin. Les employés ressentent une vive colère face à cette décision. Gaëtan, âgé de 32 ans et engagé depuis douze années dans la fabrication de pneus, exprime son désarroi. Bien que la production ait déjà chuté de façon notable, enregistrant une baisse de 40 % depuis 2019 selon les informations des syndicats, l’annonce semble l’avoir pris par surprise. « L’ambiance s’était déjà détériorée dans les ateliers, partage Gaëtan. Les rumeurs étaient nombreuses, mais la rapidité et le caractère inattendu de cette décision nous ont laissés stupéfaits. »
« Du jour au lendemain, on nous annonce qu’il ne nous reste que huit mois avant de perdre notre emploi. »
Gaëtan, employé chez Michelinà 42mag.fr
Alors que la direction de Michelin argue qu’il s’agit d’une mesure prise en ultime recours face à des années de défis économiques, incluant l’inflation, la hausse des coûts énergétiques et la féroce concurrence des producteurs chinois, Cédric, un autre salarié, reste sceptique. Il perçoit cette fermeture comme une décision stratégique, que la direction avait déjà adoptée dans le cas de l’usine de La Roche-sur-Yon, tout proche, en 2019. « On distingue clairement la stratégie du groupe, confie Cédric. Les sites situés en France sont perçus comme étant coûteux. Après Vannes et Cholet, quel sera le prochain ? Nous restons dans l’incertitude. Après La Roche-sur-Yon, et possiblement Poitiers. Nous attendons, en quelque sorte expulsés sans ménagement. »
« Obtenir des conditions de licenciement acceptables »
Malgré les promesses de Michelin d’accompagner les 1 254 employés concernés, Morgane Royer, représentante syndicale SUD à l’usine de Cholet, adresse un message au directeur général Florent Menegaux, souvent considéré comme un dirigeant socialement engagé. Elle réclame des conditions de départ respectueuses : « Monsieur Menegaux évoque un salaire décent. À notre tour, nous nous attendons à un licenciement équitable et à voir Michelin tenir ses promesses à travers le monde. Actuellement, les dispositions proposées pour l’avenir sont inacceptables venant d’une grande entreprise comme Michelin. Nous ne sommes pas une petite entreprise locale. »
Les employés rassemblés devant le site critiquent particulièrement la proposition de quitter l’entreprise avec une indemnité équivalente à un an de salaire. Un nombre d’entre eux envisagent de bloquer l’accès à l’usine dans les jours à venir, alors que les négociations sur les termes de leurs départs doivent reprendre dès demain entre la direction et les représentants des syndicats.