Le directeur de cabinet du président français Emmanuel Macron, Alexis Kohler, pourrait être poursuivi pour conflit d’intérêts présumé dans un emploi antérieur, a statué mardi la cour d’appel de Paris.
Selon l’agence de presse française AFP, Kohler pourrait être poursuivi pour suspicion d’avoir favorisé illégalement une entreprise avec laquelle il avait des liens familiaux alors qu’il était haut fonctionnaire entre 2009 et 2016.
L’affaire tourne autour des liens de Kohler avec l’armateur MSC, une société italo-suisse dirigée par des cousins de sa mère, la famille Aponte.
Kohler est soupçonné d’avoir abusé de son travail au sein d’une agence gouvernementale entre 2009 et 2012, dans laquelle il gérait les participations de l’État français dans des entreprises.
Ce poste lui permet de siéger aux conseils d’administration du chantier naval STX France (aujourd’hui Chantiers de l’Atlantique) et du port maritime GPMH du Havre.
Position
Au cours des années suivantes, les procureurs soupçonnent qu’il a pesé sur les décisions affectant MSC alors qu’il travaillait au ministère des Finances et de l’Économie, notamment sous la direction du ministre Macron de l’époque.
Les avocats de Kohler affirment qu’il s’est récusé des décisions ayant une quelconque incidence sur MSC et qu’il a été ouvert avec ses supérieurs au sujet des liens familiaux bien au-delà de ses obligations en vertu des règles d’éthique.
Ils affirment également que bon nombre des actes allégués ont eu lieu avant 2014 et que les délais de prescription ont été dépassés.
Cependant, les juges ont partagé l’avis des juges d’instruction qui affirment que Kohler pourrait avoir entrepris des actions positives pour dissimuler ses liens avec le MSC plus récemment.
Bruno Bezard et Jean-Dominique Comolli, tous deux anciens patrons de l’APE, sont accusés d’avoir aidé Kohler à étouffer l’affaire.
(Avec les fils de presse)
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