Mercredi, la candidate qui s’est déjà présentée trois fois aux élections présidentielles a critiqué ce qu’elle considère être une « procédure bancale ».
Après plus de six semaines de débats au tribunal correctionnel de Paris, Marine Le Pen connaît maintenant les sanctions que le ministère public souhaite lui voir infliger, ainsi qu’à son parti et à 24 autres accusés. En ce qui concerne la dirigeante du Rassemblement national, les procureurs ont suggéré une condamnation à cinq ans de prison, dont trois avec sursis, une peine qu’il est possible d’aménager, une amende de 300 000 euros, et une interdiction de se présenter à des élections pendant cinq ans, avec effet immédiat, dans le cadre du procès des assistants parlementaires du Front national, le nom précédent du Rassemblement national.
« Les demandes du parquet sont particulièrement sévères, en particulier concernant l’exécution immédiate qui affecterait tous les accusés », a déclaré Marine Le Pen devant les journalistes, en critiquant ce qu’elle considère comme la « violence » des recommandations des procureurs. « J’espère que le tribunal ne sera pas influencé par le parquet. »
Le ministère public a sollicité une interdiction de se représenter à des élections pour tous les accusés impliqués dans cette affaire. De plus, une amende de deux millions d’euros a été préconisée contre le parti lui-même.
Une interdiction d’élire effective pour prévenir toute « récidive »
Dans ses recommandations, le procureur Nicolas Barret a évoqué la possibilité d’une « exécution immédiate des sanctions additionnelles » d’inéligibilité, invoquant les motifs de « prévention de la récidive » et de « sauvegarde de l’ordre public ». Cela impliquerait que ces sanctions prendraient effet, même en cas d’appel, si le tribunal suivait ses recommandations. Le procureur justifie la prévention de la récidive par le fait que les infractions se sont déroulées sur plusieurs années et ont été interrompues uniquement par la plainte du Parlement européen, et également parce que le FN/RN a déjà été reconnu coupable de détournement de fonds dans le passé.
Durant leurs réquisitions, les deux procureurs ont successivement expliqué le fonctionnement d’un « système » qu’ils affirment avoir été mis en place au sein du Front national entre 2004 et 2016, consistant à employer des assistants parlementaires européens qui œuvraient en réalité pour le parti politique.