D’après le représentant légal de l’actrice anglaise, cette décision rendue par la cour d’appel équivaut à donner à Roman Polanski une sorte d’autorisation pour s’en prendre à elle sur le plan médiatique.
La comédienne anglaise Charlotte Lewis a vu sa tentative de faire condamner Roman Polanski pour diffamation échouer devant la cour d’appel le mercredi 4 décembre. Le cinéaste avait qualifié les allégations de viol de l’actrice de « mensonge abject ». La cour d’appel de Paris a validé le jugement de première instance, qui avait acquitté en mai dernier le réalisateur âgé de 91 ans, également confronté à d’autres accusations d’agressions sexuelles et de viol de la part de plusieurs femmes.
Charlotte Lewis avait choisi de contester la décision du tribunal correctionnel. Néanmoins, l’absence d’appel de la part du parquet a rendu la relaxe pénale irrévocable. La cour d’appel devait se prononcer sur la possibilité d’une responsabilité civile du réalisateur, impliquant le versement de dommages et intérêts. Au final, elle a conclu qu’aucune faute civile n’était établie.
La défense de Polanski salue une « grande victoire pour la liberté d’expression »
« Cette décision est fortement critiquable car elle donne à Roman Polanski une sorte de carte blanche pour nuire médiatiquement », a commenté Me Benjamin Chouai, avocat de Charlotte Lewis, à l’AFP. « Il peut impunément diffamer, discréditer, et ternir la réputation, il continuera probablement à le faire non seulement à l’encontre de Charlotte Lewis mais aussi des autres femmes », a-t-il affirmé, précisant qu’il examinerait la situation avec sa cliente, qui n’était pas présente lors du verdict, en vue d’un possible pourvoi en cassation.
À l’inverse, Me Delphine Meillet, avocate de Roman Polanski, s’est réjouie de cette décision : « C’est une décision extrêmement satisfaisante, on peut dire que c’est un grand jour pour la liberté d’expression, puisqu’il a été à nouveau confirmé et validé que lorsque vous avez été accusé dans la presse vous pouvez vous défendre dans la presse ». Lors de l’audience en appel, elle avait interrogé sur le « pourquoi » un « accusé exposé publiquement » n’aurait pas le « même droit à la parole que ses accusatrices ».