À Paris, ainsi que dans diverses régions de France, le discours du président était attendu avec attention. Néanmoins, quelques-uns continuent d’espérer que le choix pour le poste de Premier ministre se porte sur une personne venant de la gauche politique, même si cela implique de faire certains compromis.
Un sentiment de déjà vu semble traverser l’actualité politique. À la suite de la motion de censure qui a entraîné la chute du gouvernement dirigé par Michel Barnier, Emmanuel Macron s’est adressé à la nation ce jeudi 5 décembre. Une intervention qui n’a guère suscité d’enthousiasme parmi les votants de gauche.
« Je doute qu’il dise réellement quelque chose d’important », anticipait Camille, qui vote à gauche, tout en regardant le discours présidentiel sur son smartphone. « C’était magnifique, il a abordé le sujet de Notre-Dame, évoqué les Jeux Olympiques, tout le monde avait l’air ravi… », commente-t-elle avec ironie.
« Ce n’est pas ce que l’on attendait de lui, il prétend assumer ses responsabilités, mais rejette la faute sur l’extrême gauche et l’extrême droite, qu’il accuse d’être un front antirépublicain. »
Camilleinterviewée par 42mag.fr
Camille poursuit en affirmant : « C’est pourtant lui qui a déclenché cette montée de l’extrême droite, en organisant les législatives au moment où le RN a remporté les élections européennes. Mais ses propos ne me surprennent pas. »
Des électeurs de gauche disposés à faire des compromis ?
Il n’y a pas eu de nomination d’un chef de gouvernement issu de la gauche, bien que quelques espoirs subsistent pour Enguerrand, également électeur de gauche : « Peut-être essayera-t-il de rallier le Parti socialiste à sa cause, car nous savons qu’il existe parfois des tensions avec les écologistes et LFI dans le Nouveau Front Populaire. Aura-t-on un Premier ministre de gauche qui ne fera pas l’unanimité ? La situation est complexe », se désole-t-il.
Avec un peu de recul, Enguerrand conclut : « Je ne suis pas déçu puisque je n’en attendais pas plus ; si demain nous avons un Premier ministre de gauche, je pense qu’il sera plus centré, comme Cazeneuve ou Hollande. C’est la seule manière de faire passer des lois à l’Assemblée tout en évitant la censure. Ce n’est peut-être pas ce que je souhaite, mais c’est probablement la seule issue possible. »
Ces électeurs semblent donc prêts à des compromis, reste à voir si les politiciens suivront cette voie.