L’acteur Niels Arestrup, célèbre pour avoir reçu un César grâce à ses performances dans « Un prophète », « Quai d’Orsay » et « De battre mon cœur s’est arrêté », est décédé dimanche à l’âge de 75 ans.
« Il était un homme plein de vie, avide de connaissances, d’une complexité incroyable mêlée à une grande générosité », a affirmé Éric Lartigau sur 42mag.fr, le dimanche 1er décembre, quelques heures après la disparition de l’acteur Niels Arestrup, à l’âge de 75 ans. Le cinéaste avait fait appel à l’acteur pour son film L’Homme qui voulait vivre sa vie, sorti en 2010.
Ce « côté animal », c’est ce qui « m’avait marqué » lorsque Éric Lartigau a rencontré Niels Arestrup pour la première fois. Ce dernier était également un individu en proie à « d’immenses doutes constants », notamment en ce qui concerne son jeu d’acteur. « Il avait à la fois la force de l’ours, le regard perçant d’un tigre, et paradoxalement, une tendresse extrême », se remémore le réalisateur.
Un « solitaire »
Malgré cela, l’acteur était quelqu’un de « solitaire », selon Éric Lartigau, qui dit qu’il « était très humble et réservé », « pas du tout attiré par les mondanités ». Il préférait aborder divers sujets de conversation autres que le cinéma, qu’il considérait comme « un métier secondaire ».
Niels Arestrup est également connu pour des actes de violence envers des actrices. En 1983, Isabelle Adjani a quitté son rôle dans « Mademoiselle Julie » après avoir été giflée par l’acteur. En 1996, Myriam Boyer a été renvoyée de la pièce « Qui a peur de Virginia Woolf ? » suite à une altercation physique. Aucune plainte n’a jamais été déposée contre lui. « D’ailleurs, si elles n’ont pas porté plainte, je pense qu’il y a dû y avoir des conversations entre eux, des échanges », explique Éric Lartigau, qui ajoute qu’il « n’a heureusement jamais connu cet homme violent ».
Le cinéaste admet cependant avoir remarqué une « violence intérieure », avec des moments particulièrement frappants en fonction des personnes que Niels Arestrup fréquentait. « Il y avait une limite à ne pas franchir. Quand certaines personnes s’approchaient, il tournait la tête vers elles… À dix mètres, elles s’éloignaient immédiatement », se souvient Éric Lartigau en souriant légèrement. « Il ne fallait pas outrepasser son espace si l’on n’était pas bienveillant », insiste-t-il. « Il se protégeait énormément (…) c’était un homme de grande envergure ».