Abdourahmane Ridouane est soupçonné d’avoir tenu des propos accusant le gouvernement français de mener une politique « d’islamophobie d’État ». Il est également reproché d’avoir approuvé et justifié l’agression menée par le Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.
Une nouvelle phase s’ouvre dans une bataille légale débutée en 2022. L’imam de la mosquée de Pessac, située en Gironde, est appelé à comparaître devant le tribunal correctionnel de Meaux (Seine-et-Marne) ce lundi 13 janvier pour avoir fait l’apologie du terrorisme.
Âgé de 59 ans et de nationalité nigérienne, cet imam est accusé d’avoir accusé la France de pratiquer une « islamophobie d’État » sur des plateformes en ligne, ainsi que d’avoir soutenu et justifié l’attaque menée par le Hamas contre Israël le 7 octobre 2023. Les autorités le soupçonnent d’être affilié à une mouvance « salafiste« , et il est sous le coup d’une menace d’expulsion depuis plusieurs mois.
Messages en faveur du Hamas et discours antisémites
Dès l’année 2022, les autorités avaient décrété la fermeture de la mosquée de Pessac, où prêche Abdouramane Ridouane. Cette décision avait cependant été annulée par un jugement au printemps dernier. En réponse, le ministère de l’Intérieur avait émis une ordonnance d’expulsion concernant l’imam. Après avoir été retenu pendant trois mois en Seine-et-Marne, Abdouramane Ridouane est, depuis novembre, sous résidence surveillée en Gironde.
Il doit maintenant répondre devant la justice pénale des allégations qui ont motivé la procédure d’expulsion. Parmi celles-ci figurent des messages pro-Hamas, dans lesquels il présente ce groupe sur les réseaux sociaux comme une entité de défense, ainsi que des propos qualifiés d’antisémite qui inciteraient, selon les autorités, à commettre des actes terroristes.
Résidant en France depuis 35 ans, l’imam entend plaider son innocence et condamne ce qu’il considère comme un acharnement des pouvoirs publics à son égard.