La préfète de région a déclaré que les créateurs de contenu utilisant les pseudonymes Sofia Benlemmane, Abdesslam « Bazooka » et Laksas06 ont été portés à l’attention des autorités concernées.
Après les affaires concernant « Zazou Youcef », « Imad Tintin » et « Doualemn », les autorités ciblent actuellement trois autres influenceurs. Ces vidéastes franco-algériens qui résident dans la région lyonnaise ont été portés à l’attention des autorités pertinentes à cause de contenus jugés haineux sur leurs plateformes, a indiqué la préfecture d’Auvergne-Rhône-Alpes et du Rhône le lundi 6 janvier.
La préfète de la région, Fabienne Buccio, a mentionné sur X que « plusieurs influenceurs, incitant à la haine ou à la violence dans des vidéos publiées sur TikTok, ont été signalés aux autorités compétentes par la préfecture du Rhône à Lyon ». Ce message accompagnait un lien vers un article d’Actu Lyon. D’après les services de la préfecture, les influenceurs concernés, qui résideraient à Lyon ou dans les environs, ont récemment posté des vidéos sur les comptes de Sofia Benlemmane, Abdesslam surnommé « Bazooka », et Laksas06.
Sofia Benlemmane, qui rassemble plusieurs centaines de milliers de followers, est critiquée pour une diffusion en direct de septembre sur TikTok où elle proférait des insultes en arabe à une autre femme, affirmant notamment « nique ta mère toi et ta France ». De son côté, Abdesslam « Bazooka » cible les détracteurs du gouvernement algérien, les traitant de « traîtres » et menaçant de les « égorger » dans une vidéo en langue arabe qu’il a partagée sur TikTok le 10 décembre. Quant à Laksas06, le 11 décembre, il a diffusé un son d’un autre Franco-Algérien décrivant la diaspora algérienne en France comme des « soldats dormants », prêts à devenir des « martyrs » pour défendre leur pays d’origine.
Arrestations suite aux incitations à la violence
Ces signalements interviennent après l’arrestation de trois influenceurs algériens récemment. Youcef A., connu en ligne sous le pseudonyme « Zazou Youssef », âgé de 25 ans, a été appréhendé à Brest le vendredi 3 janvier pour une vidéo où il appelait en arabe à commettre des attentats en France et incitait à la violence en Algérie. Il est actuellement en détention provisoire et sera jugé le 24 février pour apologie du terrorisme, risquant jusqu’à sept ans de prison.
Le vendredi soir, un autre algérien de 31 ans, surnommé « Imad Tintin » et visé par une « obligation de quitter le territoire » (OQTF), a été capturé à Echirolles dans l’Isère. Il comparaîtra lundi pour « provocation directe à un acte de terrorisme » après avoir partagé une vidéo désormais supprimée où il appelait à « brûler vif, tuer et violer sur le sol français ».
Un troisième influenceur, nommé Doualemn, a été arrêté le dimanche 5 janvier à Montpellier. Il avait mis en ligne une vidéo TikTok incitant à « tuer » et « faire souffrir » un adversaire du gouvernement algérien. Le procureur de Montpellier, Fabrice Belargent, a précisé lundi à l’AFP qu’il n’émettrait de communiqué que « lorsque l’orientation de l’affaire aura été décidée ».