La France a élargi son programme de vaccination contre la méningococcie à partir du 1er janvier pour répondre à une augmentation des cas, notamment chez les enfants et adolescents plus vulnérables aux formes graves de méningite.
Cette mesure vise à lutter contre les infections causées par des bactéries méningococciques, qui peuvent conduire à une méningite bactérienne – une maladie très contagieuse et potentiellement mortelle.
La méningite bactérienne présente des symptômes tels qu’une forte fièvre et une raideur de la nuque et peut entraîner une mort rapide si elle n’est pas traitée.
Même avec un traitement, le taux de mortalité est de 10 % et peut entraîner des complications à long terme telles que l’amputation, des troubles cognitifs et la surdité.
Les méningocoques, la bactérie responsable, se propagent facilement entre les individus, ce qui rend la vaccination essentielle pour prévenir une épidémie.
L’extension de la campagne de vaccination intervient alors que le ministère français de la Santé vise à renforcer la protection des nourrissons contre les infections dans un contexte de résurgence des cas ces dernières années.
Cette augmentation est en partie attribuée aux restrictions liées à la pandémie de Covid-19, qui ont réduit par inadvertance l’exposition à la méningococcie et entraîné une baisse des taux de vaccination.
De janvier à novembre 2024, plus de 500 cas de méningococcie ont été signalés en France, soit le chiffre le plus élevé depuis plus de deux décennies et en légère hausse par rapport à 2023.
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Evolution « dangereuse » des bactéries
Les autorités sanitaires sont également préoccupées par l’évolution de la prévalence des souches de méningocoques.
Les principales bactéries sont réparties en familles : A, B, C, W et Y.
Bien que la souche B reste courante, le déclin de la souche C a permis l’émergence des souches W et Y, plus dangereuses. Ces souches sont plus difficiles à diagnostiquer et peuvent provoquer des infections atypiques.
Auparavant, la vaccination couvrait principalement les souches B et C – une stratégie désormais considérée comme dépassée par les experts de la santé.
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Vaccination infantile obligatoire
Le calendrier vaccinal actualisé de la France inclut désormais une couverture obligatoire pour toutes les souches de méningocoques chez les nourrissons.
Pour les adolescents de 11 à 14 ans, une dose de rappel ciblant les souches A, C, W et Y est recommandée, même pour ceux préalablement vaccinés.
Le vaccin B reste axé sur les jeunes enfants, car les autorités sanitaires estiment que ses avantages pour les groupes plus âgés sont limités.
Le rappel vaccinal n’est pas obligatoire mais sera largement remboursé par l’Assurance maladie.