En France, les hommes et les femmes sont plus polarisés que jamais, selon un rapport annuel sur le sexisme publié lundi. Les femmes sont de plus en plus conscientes des inégalités entre les sexes, tandis que les hommes sont de plus en plus attirés par les mouvements « masculinistes », a constaté l’organisme consultatif gouvernemental sur l’égalité.
Si la grande majorité des Français estiment qu’il est plus difficile d’être une femme qu’un homme, un nombre croissant d’hommes déclarent qu’être un homme n’est pas facile, selon le rapport annuel sur le sexisme publié par le Haut conseil à l’égalité (Haut conseil). à l’égalité HCE).
Un quart des Français – dont 45 % des hommes de moins de 45 ans – considèrent qu’il est « difficile d’être un homme », et la tendance est à la hausse, selon le conseil qui formule des recommandations pour favoriser le genre. l’égalité dans les politiques publiques.
« Les femmes sont plus féministes et les hommes plus masculinistes, notamment les jeunes », a déclaré à l’AFP la présidente du HCE, Bérangère Couillard.
La culture « masculine » croissante en France ralentit la lutte contre le sexisme
Les femmes sont quotidiennement confrontées au sexisme
Le rapport, basé sur une enquête menée auprès de 3 200 Français âgés de 15 ans et plus, montre que les femmes sont quotidiennement confrontées au sexisme – au travail, en politique et dans l’espace public.
86 % d’entre elles ont été confrontées au sexisme, et neuf sur dix déclarent avoir adopté des stratégies pour éviter le sexisme au quotidien.
Et pourtant, la plupart des personnes interrogées – hommes et femmes – estiment que les hommes ont un rôle à jouer dans la prévention et la lutte contre le sexisme.
Dans une interview avec Libération Selon le journal Couillard, le procès historique Pelicot du mois dernier a contribué à sensibiliser l’opinion publique.
Le procès charnière des années 1970 qui a réécrit la définition française du viol
51 hommes ont été reconnus coupables de viol sur Gisèle Pelicot, droguée par son mari pendant plusieurs années.
Cependant, Couillard prévient que le procès a également suscité un « discours de déni » de la part d’hommes qui ont décrit Dominique Pélicot et les autres personnes impliquées comme des « monstres ».
« Trop peu d’hommes se sentent encore concernés par ces problématiques », déplore-t-elle, pointant la résurgence du mouvement #NotAllMen.
Éducation sexuelle et autres solutions
Neuf Français sur dix sont favorables à un nouveau programme d’éducation sexuelle en préparation par le ministère de l’Éducation nationale destiné à prévenir les violences basées sur le genre.
Mais des groupes religieux et pro-famille ont critiqué le programme, affirmant qu’il n’était pas adapté aux jeunes enfants.
Couillard a précisé que la loi exige clairement trois séances annuelles d’éducation relationnelle et sexuelle, et que les cours proposés « sont évidemment adaptés à l’âge de l’enfant ».
Le HCE a également recommandé des « budgets sensibles au genre », pour comparer ce qui est dépensé pour les garçons et les hommes par rapport aux filles et aux femmes aux niveaux national, régional et local, et pour « ajuster les politiques publiques » en conséquence.