La procureure générale de Paris a exprimé ses préoccupations sur France Inter, soulignant que les individus occupant des postes d’autorité, qu’il s’agisse de magistrats, de policiers ou d’enseignants, subissent un nombre croissant de menaces de mort et font face à des discours de moins en moins retenus.
« Nous assistons à une évolution très préoccupante ces dernières années », déclare Marie-Suzanne Le Quéau, procureure générale à Paris, lors d’une intervention sur France Inter le mercredi 29 janvier. Ses propos font suite aux menaces de mort reçues par une juge et deux procureurs participant au procès concernant les assistants parlementaires des eurodéputés du Rassemblement national. Ces menaces ont été diffusées sur le site d’extrême droite Riposte laïque, entraînant l’ouverture d’une enquête par le parquet de Paris.
« Il ne s’agit pas d’un cas isolé, mais d’un phénomène général et très alarmant », observe Marie-Suzanne Le Quéau. « Tous les individus exerçant des fonctions d’autorité, qu’il s’agisse de magistrats, de policiers, de gendarmes, ou encore d’enseignants, subissent de plus en plus de menaces de mort et de propos complètement décomplexés. »
Interrogée sur la question de la lutte contre le trafic de drogue, Marie-Suzanne Le Quéau insiste sur la nécessité d’avoir « des ressources en magistrats et policiers ». « Nous avons besoin de policiers expérimentés, bien formés, tout comme de magistrats ayant reçu une formation appropriée à ce type de criminalité spécifique », précise-t-elle.
Le gouvernement a effectué quelques annonces initiales en ce qui concerne la lutte contre le trafic de stupéfiants, une priorité principale pour le nouveau ministre de la Justice, Gérald Darmanin. « Le ministre a déclaré que des effectifs supplémentaires seront attribués au parquet de Paris dès le mois prochain, pour faire face aux affaires liées à la criminalité organisée. Tout support offert par la justice est le bienvenu, surtout dans un contexte budgétaire tendu. Les renforts promis par le ministre sur une période de trois ans seront mis à profit efficacement pour combattre le fléau du narcotrafic en France », conclut-elle.