Le secrétaire général récemment nommé du parti dévoilera sa stratégie ce mercredi. Cette initiative de réengagement repose sur sa propre image, telle qu’elle est mise en avant dans les brochures partagées au cours du week-end des 1er et 2 février.
Renaissance mise sur une campagne personnalisée, centrée autour de Gabriel Attal, avec des tracts au design différent de l’habituelle sobriété du parti, dans le but de revigorer ses militants. Dans l’un des trois supports visuels obtenus par 42mag.fr, présenté mercredi matin 29 janvier en réunion exécutive par Gabriel Attal avant sa diffusion dans les régions, on peut voir la silhouette du nouveau secrétaire général du mouvement s’interposant en noir et blanc, entre Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen. Une phrase concise : « Non au désordre, ni LFI ni RN, le sursaut maintenant ». Or, l’ex-Premier ministre n’avait pas associé ces deux partis lors de son appel à contrer l’extrême droite après le premier tour des élections législatives anticipées.
Transformation des codes de Renaissance
La typographie, les couleurs et la présentation se démarquent des codes habituels du parti présidentiel, qui prônait un style plus neutre et sobre pour séduire un large public. Le nouveau style flirte presque avec l’esthétique « Marvel » des bandes dessinées, un contraste remarqué par rapport à La France insoumise. « Nous voulons adopter une approche plus audacieuse et politique dans notre mobilisation », déclare l’entourage de Gabriel Attal. Deux autres visuels abordent des thèmes comme le pouvoir d’achat et l’autorité, reprenant une formule marquante de son mandat à Matignon : « Tu casses, tu répares, tu salis, tu nettoies, tu défies l’autorité, on t’apprend à la respecter ».
Cette initiative vise à marquer les esprits pour « rebooster la machine militante », explique son équipe. Le parti, en proie à une léthargie avec moins de 10 000 membres, doit redoubler d’efforts pour se réanimer. Gabriel Attal, qui fut le plus jeune Premier ministre sous la Ve République et qui utilise assidûment des plateformes comme Tiktok, Instagram et BeReal, est placé au centre de ces efforts. Une vingtaine d’opérations de distribution de tracts sont prévues le week-end du 1er et 2 février, et il pourrait y participer activement.
Renaissance vu comme un « parti responsable »
Sur le tract, les initiatives de « censure » et « désordre à l’Assemblée » associées à LFI et au RN sont mises en opposition avec « la main tendue » de Renaissance prônant « le compromis ». Le contexte éclaire la raison pour laquelle Renaissance met l’accent là-dessus. Gabriel Attal a lourdement payé sa gestion de la relation avec Michel Barnier, accusé d’avoir contribué à faire échouer celui-ci. Cela lui a coûté en popularité dans les sondages, l’amenant à une brève pause médiatique. Cependant, il réapparaît déjà le mercredi soir 29 janvier sur France 2.
Parallèlement à la transformation de Renaissance, certains cadres du parti expriment le désir de changer le nom du mouvement. Du côté de Gabriel Attal, l’idée est écartée pour le moment, mais pour plusieurs députés, le nom actuel manque de sens et n’aurait pas été adopté par les partisans. Une nostalgie de « En marche« , le nom initial, persiste. Les militants continuent de se nommer les « marcheurs », bien que cette appellation soit étroitement liée à Emmanuel Macron. En désaccord avec son ancien Premier ministre, le président de la République est totalement absent des nouveaux documents de communication de Renaissance.