En septembre 2023, une étudiante âgée de 24 ans a perdu la vie après avoir été atteinte par un projectile égaré dans le logement qu’elle partageait avec sa mère, situé dans le 10e arrondissement de Marseille.
Après plus d’un an d’investigations, le parquet de Marseille a suggéré la tenue d’un procès pour assassinat en bande organisée concernant le jeune suspect accusé d’avoir tué Socayna, une étudiante de 24 ans, en 2023. Cette recommandation finale, émise en décembre, a été examinée par la correspondante de Radio France à Marseille le vendredi 10 janvier.
Socayna, étudiante en droit âgée de 24 ans, a trouvé la mort le 10 septembre 2023, lorsqu’une balle tirée d’une kalachnikov l’a atteinte à la tête. Elle se situait à ce moment dans sa chambre, au troisième étage d’un immeuble à la cité Saint-Thys, dans le 10e arrondissement de Marseille.
Un adolescent passionné par les armes
Le jeune suspect, qui avait 15 ans au moment des faits, se nomme Jean José, mais il est surnommé Juan, selon les informations contenues dans le réquisitoire. L’enquête dresse un portrait inquiétant de cet adolescent, qui a grandi entouré d’un oncle dirigeant un réseau de trafic de stupéfiants à Marseille et d’une mère chargée de récupérer l’argent de ce commerce illicite. Les enquêteurs décrivent un jeune homme « habité par une passion pour les armes », qu’il commence à acquérir dès l’âge de 14 ans. Il est également décrit comme « déscolarisé » et impliqué dans « l’organisation de ce trafic de drogue ».
Selon le parquet, « après une confrontation dans la cité Saint-Thys, liée à une lutte de territoire pour la domination des lieux de deal », Juan serait revenu avec une kalachnikov en main. Se sentant humilié de ne pas avoir été reconnu par quelqu’un impliqué dans le réseau local de trafic, décrit comme un « affront impardonnable », il aurait tiré en l’air, vidant ainsi le chargeur de son arme. Une balle a alors pénétré dans la chambre de Socayna, entraînant sa mort. L’arme utilisée n’a pas été retrouvée.
Lors des interrogatoires, le suspect a nié sa présence sur les lieux et a déclaré qu’il « n’avait pas fait usage de son arme », malgré des preuves accablantes contre lui. Si la juge d’instruction décide de renvoyer le jeune devant le tribunal pour assassinat en bande organisée, il risque une peine pouvant aller jusqu’à 20 ans d’emprisonnement dû à sa minorité, évitant ainsi la perpétuité.