Dans un article publié en septembre, le journaliste Victor Castanet avait révélé qu’un « accord » avait été établi entre la ministre et la représentante générale de la Fédération française des entreprises de crèches.
Aurore Bergé, la ministre déléguée responsable de l’Égalité entre les femmes et les hommes, est actuellement au cœur d’une polémique concernant des crèches privées. Le 4 octobre, elle a porté plainte pour vol de correspondance, comme l’a annoncé le parquet à l’AFP le 15 janvier. Cette affaire a été confiée à la Brigade de répression de la délinquance contre la personne, selon les autorités judiciaires. Dans un livre d’enquête publié en septembre 2024, le journaliste Victor Castanet soulignait « l’avidité » de certains réseaux privés de crèches.
Le livre relate également une « collusion » présumée entre Aurore Bergé, qui exerçait en tant que ministre des Familles entre juillet 2023 et janvier 2024, et Elsa Hervy, la déléguée générale de la Fédération française des entreprises de crèches (FFEC). Aurore Bergé a déjà intenté une première action en justice pour diffamation le 30 septembre. En réplique, Victor Castanet a dévoilé en octobre, avec « le consentement de (ses) sources », des documents qui prouveraient, selon lui, « qu’une collusion existait entre Aurore Bergé et Elsa Hervy ».
L’intervention judiciaire du bureau de l’Assemblée
Parmi ces documents figure un courriel envoyé le 8 août 2023 par la ministre à sa cheffe de cabinet, où elle mentionne Elsa Hervy en la qualifiant de « copine » qui « sera très utile à mes côtés ». Victor Castanet a diffusé un extrait de ce message, affirmant qu’Aurore Bergé avait considéré les membres de la FFEC comme ses « alliés les plus précieux ». Dans un autre courrier, Elsa Hervy écrit à une personne identifiée par le journaliste comme un collaborateur de la ministre, indiquant : « J’obéis », en référence à la mise en œuvre d’une stratégie de communication.
En octobre, le bureau de l’Assemblée nationale a décidé de solliciter la justice après que des députés de l’opposition ont accusé Aurore Bergé de « fausse déclaration » pour avoir nié devant une commission d’enquête tout lien personnel avec une lobbyiste des crèches privées. La commission des requêtes de la Cour de justice de la République, unique tribunal apte à juger les membres du gouvernement pour les infractions commises dans le cadre de leurs fonctions, doit bientôt examiner cette dénonciation.