Ce lundi, la ministre de la Culture a décrit sa visite comme « historique », soulignant qu’il s’agit de la « première fois qu’un membre du gouvernement français se rend dans les provinces du Sud », adoptant ainsi le vocabulaire utilisé par le Maroc pour nommer cette région.
La venue de Rachida Dati au Sahara occidental a attiré l’attention. Le ministère des Affaires étrangères algérien a fustigé, mardi 18 février, la présence de la ministre française de la Culture dans cette région dont le statut reste indéterminé à l’échelle de l’ONU, visitée la veille. Selon le ministère, cette visite possède une « gravité particulière » et est « répréhensible à plusieurs égards ».
Le Sahara occidental, une vaste étendue désertique, était autrefois une colonie espagnole. Aujourd’hui, le Maroc en contrôle environ 80 %, mais le Front Polisario, soutenu par l’Algérie, en revendique également la souveraineté.
Alger critique une visite « inopportune »
À la fin du mois de juillet, le président français, Emmanuel Macron, avait soutenu de manière explicite une proposition de Rabat pour l’autonomie de la région sous « souveraineté marocaine ». Cette position rompt avec l’approche traditionnelle de la France, qui était en faveur du processus dirigé par l’ONU, ce qui a engendré une tension diplomatique avec Alger.
Selon le ministère, la présence de Rachida Dati « contribue à renforcer le fait accompli marocain au Sahara occidental, une région où le processus de décolonisation reste inabouti et où le droit à l’autodétermination ne s’est pas concrétisé ». Cette visite « inopportune reflète l’image désagréable d’une ancienne puissance coloniale se solidarisant avec une nouvelle », a-t-il précisé.
Lundi, Rachida Dati a qualifié sa venue d’ « historique », marquant « la première visite d’un ministre français dans les provinces du Sud », utilisant ainsi le langage adopté par le Maroc pour désigner cette région. Elle s’est déplacée à Laâyoune pour inaugurer un centre culturel français.