Suite à l’annonce du Premier ministre d’utiliser l’article 49.3, La France insoumise prévoit de soumettre deux motions de censure. Cependant, ces motions ne recevront pas le soutien des membres du parti socialiste lors du vote.
Y aurait-il des tensions au sein du Nouveau Front populaire ? Le Premier ministre a utilisé l’article 49.3 à deux reprises le lundi 3 février pour faire passer les budgets de l’État et de la Sécurité sociale. En réponse, La France Insoumise (LFI) a immédiatement déposé deux motions de censure. Cependant, le Parti socialiste (PS) a décidé de ne pas soutenir ces motions, annonçant qu’il n’interviendrait pas contre le gouvernement de François Bayrou dès le début. Cette prise de position fait débat au sein du Nouveau Front populaire.
Comme on pouvait s’y attendre, les Insoumis expriment leur mécontentement sans retenue. « Le PS trahit, » s’indigne le député LFI Aurélien le Coq. Il affirme : « Selon moi, c’est une reddition totale face à Emmanuel Macron. Ils choisissent ainsi de s’aligner sur la coalition gouvernementale et de soutenir le macronisme. » « Le NFP perd un de ses membres », indique même Jean-Luc Mélenchon dans un article sur son blog.
Les écologistes et communistes soutiennent le NFP
Se montrant moins agressif, l’écologiste Benjamin Lucas déplore l’absence d’unité au sein de la gauche. « Ce budget est néfaste pour les citoyens français, je regrette que nous ne soyons pas unis à ce sujet », déclare-t-il. Lorsqu’on lui demande si cela marque la fin du Nouveau Front populaire, le député écologiste insiste que « le NFP ne peut ni ne doit se désintégrer. Nous partageons toujours un projet commun, et il n’y a pas eu de renversement des alliances. Les socialistes soutiennent, et je les crois, qu’ils s’opposent à ce gouvernement. »
« Ils ont simplement choisi une stratégie d’opposition différente de la nôtre. Il est important de la respecter, même si nous la désapprouvons. »
Benjamin Lucas, député écologiste, à propos du PSsur 42mag.fr
Du côté du Parti communiste français, on refuse également de considérer que le PS est mis à l’écart. « Le regroupement ne peut être monopolisé par une seule entité politique, explique le député communiste Yannick Monnet, qui ne soutiendra pas non plus la censure. Par ailleurs, utiliser des méthodes reposant sur la pression et l’intimidation contre des partenaires prétendus n’est pas acceptable. »
Les socialistes, quant à eux, minimisent la crise traversée par le NFP. « Le nouveau front populaire est une alliance électorale, pas une coalition unifiée », affirme un député.