« François Bayrou a vivement critiqué la motion de censure, la qualifiant de l’une des plus prévisibles jamais vues dans le cadre parlementaire. À la tribune avant le scrutin, il l’a également décrite comme une ‘motion de censure sans substance’. En réaction à ces paroles, la plupart des députés socialistes ont manifesté leur désaccord en quittant l’hémicycle durant le discours du Premier ministre. »
Le mercredi 19 février, François Bayrou a aisément évité une sixième motion de censure, cette fois-ci initiée par les députés socialistes. Ces derniers exprimaient leur opposition à l’influence croissante de l’extrême droite. Le Premier ministre a tenu des propos virulents contre le groupe emmené par Olivier Faure, provoquant la colère des socialistes. Cette motion socialiste n’a recueilli que 181 suffrages, en incluant ceux des écologistes, des Insoumis et des communistes, bien loin du seuil de 289 votes nécessaires pour faire chuter le gouvernement.
François Bayrou, prenant la parole avant le scrutin, a vivement critiqué cette initiative. Il l’a qualifiée de « motion de censure cousue de fil blanc », et d’une initiative « à blanc » ou « pour faire semblant ».
Face à ces critiques, la plupart des députés du PS ont choisi de quitter l’hémicycle en pleine déclaration du chef du gouvernement. François Bayrou a ironisé sur ce geste en déclarant, « C’est la première fois que je vois un parti quitter l’Assemblée au cours des débats sur sa propre motion de censure », déclenchant des applaudissements au sein des groupes de droite et du RN.
« Des propos souvent peu élégants »
Non loin de là, les socialistes ont tenu une conférence de presse spontanée. Olivier Faure, le premier secrétaire du PS, a exprimé ses regrets face au style provocateur adopté par le Premier ministre. Il a souligné que « d’une manière générale, ses propos étaient souvent peu élégants. »
Olivier Faure a justifié la position de son parti, précisant qu’ils avaient précédemment choisi de ne pas s’opposer au gouvernement afin de permettre l’adoption d’un budget crucial pour la France. Cependant, il a dénoncé ce qu’il considère comme « une dérive qui pourrait être qualifiée de trumpienne ».
La motion de censure, qui reprenait le gouvernement pour sa tendance à « céder aux émotions négatives de l’extrême droite », avait été signée par les 66 parlementaires du groupe socialiste. Néanmoins, elle était vouée à l’échec sans le soutien du Rassemblement national (RN).
François Bayrou avait déjà surmonté cinq tentatives de censure issues de la gauche, la première faisant suite à son discours de politique générale, et les quatre autres portant sur les budgets de l’État et de la Sécurité sociale.