Cette ex-journaliste, reconnue comme l’une des principales défenseures des droits de l’homme dans le pays, a entamé une grève de la faim à partir du 14 janvier en signe d’opposition à son emprisonnement.
L’opposante tunisienne emblématique Sihem Bensedrine, reconnue comme l’une des principales défenseures des droits de l’homme dans son pays, a été libérée ce mercredi 19 février, après avoir été incarcérée depuis août. Cette libération a été constatée par des journalistes de l’AFP. À sa sortie de la prison de La Manouba, située dans la périphérie de Tunis, elle a exprimé sa satisfaction : « Je me sens soulagée, personne ne souhaite rester enfermée dans un tel endroit ».
Elle a également partagé ses émotions : « Respirer cet air de liberté aujourd’hui et apercevoir un coin de ciel bleu après être sortie de ma cellule, c’est un moment précieux. J’ai prié pour contempler à nouveau le ciel en entier, et Dieu a répondu à ma prière », a-t-elle confié. Sihem Bensedrine, âgée de 74 ans, a dirigé l’Instance vérité et dignité, une institution chargée d’entendre les témoignages de milliers de victimes des régimes de Bourguiba (1957-1987) et Ben Ali (1987-2011).
Enquête judiciaire en cours
La justice accuse Bensedrine de possibles manipulations concernant certaines sections du rapport final de cette institution, créée à la suite de la Révolution de 2011. Bien que la Cour d’appel de Tunis ait ordonné sa libération, Habib Torkhani, le porte-parole de la Cour, a indiqué à l’AFP qu’elle reste sous le coup de cette enquête et ne peut pas quitter le territoire tunisien.
Une militante acharnée
Sihem Bensedrine s’est démarquée par son parcours de journaliste et d’opposante farouche à la dictature de Zine El Abidine Ben Ali. Pour protester contre son emprisonnement, elle avait entamé une grève de la faim le 14 janvier, journée commémorant la chute du régime autoritaire. Cette action de protestation a eu des conséquences sur sa santé, nécessitant son hospitalisation une dizaine de jours plus tard.