À la mi-février, Bruno Retailleau et Laurent Wauquiez ont annoncé leur intention de se présenter. Lundi, le chef des députés de droite et le ministre de l’Intérieur se rencontreront lors d’une réunion du bureau politique.
On peut imaginer facilement la tension croître lorsque ces deux figures politiques entreront dans la salle de réunion de leur parti ce lundi 17 février. Après une poignée de main et des sourires vraisemblablement tendus, ils prendront place de part et d’autre de la table, entourés de leurs partisans respectifs… Parce que la candidature du ministre de l’Intérieur continue de déplaire à Laurent Wauquiez. « Ce qui me peine véritablement, c’est que lorsque l’on s’efforce de renouveler notre parti, nous devrions tous nous abstenir de créer des divisions, a-t-il exprimé à nouveau dimanche, devant les caméras de BFM TV. Cela m’énerve, car je connais l’opinion de nos adhérents : ils voient à peine la droite regagner du terrain – trois victoires électorales – et voilà que des désaccords surgissent déjà ! J’ai tout entrepris pour prévenir cela. »
Le débat sur le changement de nom
La session de ce jour pourrait rendre la tâche ardue pour le commencement de cette campagne. Elle durera trois mois et précèdera le congrès prévu pour le 17 mai. Lors de la réunion, il s’agira de discuter du changement de nom du parti, une question qui ne met pas d’accord l’Auvergnat et le Vendéen, qui ont des divergences sur la renaissance des LR. L’entourage de Laurent Wauquiez soutient l’idée de remplacer le nom Les Républicains par une nouvelle appellation, souhaitant tourner la page des années de crise du parti. Parmi les propositions figurent des noms tels que « le Mouvement » ou encore celui du groupe parlementaire « la Droite républicaine ».
Quant à Bruno Retailleau, il a modifié sa position. Autrefois favorable à un changement de nom, l’élu vendéen est maintenant plus hésitant. Pour lui, la véritable question est celle de l’incarnation, et non du nom. Par ailleurs, il estime que la marque LR a encore du potentiel, ce qu’illustrent, selon lui, les succès électoraux récents, comme celui à Boulogne-Billancourt. « Créer une nouvelle marque prend du temps, il faut que les gens s’y habituent, et nous n’avons pas une éternité pour cela », déclare un de ses proches à 42mag.fr.
La compétition entre ces deux candidats vedettes va s’intensifier. Laurent Wauquiez compte sur le soutien de la jeune génération et prévoit de visiter les fédérations locales. Bruno Retailleau, quant à lui, se repose sur l’appui des figures majeures du parti et a programmé une première sortie de campagne le jeudi 20 février à Valence. Le lendemain, il dévoilera son programme sur la sécurité quotidienne, endossant également sa fonction de ministre.