Le Parlement français – l’Assemblée nationale – a voté mardi à l’unanimité sur une résolution appelant à la publication des journaux de bord des plaintes publiques qui ont été compilées en réponse aux manifestations « Viete jaune » en 2018-2019.
La proposition, initiée par Marie Pochon, députée du Parti vert pour Drôme, a été adoptée à l’unanimité par des politiciens français mardi.
Le processus des registres des griefs publics a commencé de manière informelle il y a six ans lors du mouvement de protestation des vêtes jaunes (Gilets Jaunes).
À l’automne 2018, les hommes et les femmes portant des gilets de sécurité jaunes se sont rassemblés sur les ronds-points à travers la France, d’abord pour dénoncer une taxe sur le carburant, puis plus largement sur les difficultés de joindre les deux bouts et les actions des dirigeants politiques.
Ils ont commencé à noter leurs plaintes dans des journaux principalement manuscrits sous le nom « Cahier de Doléances« En référence aux plaintes compilées pendant la Révolution française.
Inspiré par l’idée, le président français Emmanuel Macron a lancé une large consultation citoyenne – connue sous le nom de grand débat national – entre le 15 janvier et le 15 mars 2019.
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Le processus démocratique sans précédent a abouti à la collecte de «19 000 cahiers de citoyens», un «trésor national», selon Pochon.
Les documents contiennent « la colère, les espoirs, les histoires de vie, les préoccupations et les propositions de nos concitoyens », a-t-elle déclaré.
Redistribution de la richesse, justice fiscale
À l’époque, le gouvernement a payé 2,5 millions d’euros aux entreprises privées pour photocopier et scanner les milliers de registres qui ont ensuite été analysés en fonction des mots clés.
De nombreuses plaintes se sont concentrées sur le pouvoir d’achat, les inégalités sociales, la démocratie et même la fiscalité.
Romain Benoit-Lévy, un doctorant en histoire de l’Université de Rennes 2, a déclaré à Franceinfo que le fonctionnement du pays était également une préoccupation.
« La justice fiscale, la redistribution de la richesse et les ressources allouées aux services publics sont les sujets les plus courants », dit-il à propos des cahiers qu’il a vus de la région de la Somme, qu’il a étudiés avec un groupe de chercheurs.
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Le chercheur Magali della Sudda, examinant des documents dans la région de Bordeaux, des milliers de personnes ont réitéré le thème de la pauvreté et les préoccupations concernant la sécurité sociale. D’autres ont écrit qu’ils étaient en colère des « votes Blancs » ou des bulletins de vote vides, n’étaient pas comptés lors des élections.
Cependant, les fichiers languissent dans les centres d’archives ou les bureaux municipaux à travers la France, et bien que le public ait techniquement été autorisé à en consulter certains dans les centres, seule une poignée de personnes l’ont fait.
La résolution de mardi appelle le gouvernement à « rendre ces griefs publics sur une plate-forme en ligne ouverte à tous ».
Les députés veulent que l’État finalise et finance « la numérisation de chaque livre de griefs » et aussi « leur anonymisation ».
En vertu de la loi existante, ces archives ne peuvent être rendues publiques que cinquante ans après leur dépôt afin de protéger la vie privée des contributeurs.
Nouvelles technologies nécessaires
Le ministre des relations avec le Parlement, Patrick Mignola, a déclaré aux députés que le gouvernement était déterminé à rechercher des « nouvelles solutions techniques » et qu’une exemption serait faite pour faciliter l’accès aux chercheurs.
Il a notamment mentionné les «tests» pour traiter le contenu déjà numérisé à l’aide de l’intelligence artificielle, et a promis d’impliquer un comité composé de parlementaires, d’élus locaux et du Conseil économique, social et environnemental (CESE) dans sa gestion.
Le Premier ministre François Bayrou a appelé à la publication du document dans son discours aux députés en janvier en tant que prédécesseur Michel Barnier.
Alors que la résolution a obtenu un soutien inter-partis, il y a eu un certain nombre de réactions de l’opposition.
Le député national d’extrême droite Edwige Diaz a déclaré que la résolution était « ironiquement co-signée par tous ceux qui sont responsables de la crise du gilet jaune » et que les mesures depuis 2018 montrent le dédain pour ceux qui portent le brunt.
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Pour l’extrême droite, le député de la France Unpowed Party (LFI) Arnaud le Gall, a déclaré que la publication des cahiers serait « une étape dans le combat » pour réhabiliter « la dignité » des dirigeants jaunes « qui ont été largement diffammés et dont les principaux slogans ont été observés ».
Pochon a déclaré qu’elle espérait que le gouvernement « s’engagerait dans un travail constructif et transparent » et a recommandé que les députés « restent vigilants et mobilisés jusqu’à ce que cette résolution soit pleinement mise en œuvre ».
La dernière fois qu’une telle étape a été franchie a été en 1903, l’année où « Jean Jaurès a lancé une recherche et une publication des griefs de la Révolution française, et l’a présentée à l’Assemblée nationale », selon Pochon.
« Aujourd’hui, nous aurons l’occasion de le faire en moins d’un siècle. »