La ministre de la Transition écologique, qui s’exprimait lors d’une interview sur 42mag.fr, a estimé que les déclarations tenues par le ministre de l’Intérieur représentent une manifestation typique du « populisme le plus élémentaire » lorsqu’il s’agit de discuter des questions liées à la politique énergétique.
Un vif différend éclate au sein du gouvernement dirigé par François Bayrou. Mercredi 2 juillet sur 42mag.fr, Agnès Pannier-Runacher, la ministre en charge de la Transition écologique, a exprimé sa désapprobation envers Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, concernant la politique énergétique menée par l’exécutif. Dans un article paru dans Le Figaro, Bruno Retailleau a plaidé pour « reconstruire un parc nucléaire et cesser de financer les énergies renouvelables », tout en critiquant les « faux-culs de l’écologie politique ». En réponse, Agnès Pannier-Runacher a qualifié ces propos d’« irresponsables quand on se prétend homme d’État ».
Elle a vivement condamné cette position : « C’est dramatique, irresponsable et relève du populisme le plus élémentaire ». La ministre a reproché à Bruno Retailleau une orientation politique plus tournée vers la récupération électorale que vers l’intérêt général : « En réalité, peu importe le bien-être des Français, pourvu qu’on recueille des voix de la droite et au-delà », a-t-elle dénoncé.
Pourquoi la vision de Bruno Retailleau sur l’énergie est jugée « peu crédible »
Agnès Pannier-Runacher a expliqué que cette approche est « en totale opposition avec la ligne adoptée par le gouvernement ». Elle a rappelé que l’exécutif a clairement affirmé la nécessité des énergies renouvelables : « Le gouvernement s’est engagé à développer les énergies renouvelables car elles sont indispensables », a-t-elle insisté. Selon la ministre, la proposition du ministre de l’Intérieur sur la question énergétique « manque de sérieux et ne reflète pas la vérité scientifique ». Elle est favorable à une politique énergétique équilibrée, fondée sur deux piliers : « Il faut continuer à miser sur le nucléaire, en intensifiant son déploiement, tout comme sur les renouvelables, en accélérant également leur développement ».
Ce n’est pas la première fois que ces deux membres du gouvernement, issus de partis distincts (Renaissance pour Agnès Pannier-Runacher, Les Républicains pour Bruno Retailleau), entrent en conflit ouvert. Début mai, la ministre avait déjà critiqué le durcissement des règles de naturalisation souhaité par le ministre de l’Intérieur, qu’elle estimait « secondaire » sur Public Sénat, affirmant : « Ce n’est pas ma priorité ».
Depuis le XIXe siècle, la planète a connu une hausse moyenne de température de 1,1°C. Les chercheurs ont établi sans équivoque que ces changements résultent des activités humaines, notamment la consommation d’énergies fossiles (charbon, pétrole et gaz). Ce réchauffement rapide et inédit met en péril l’avenir de nos sociétés ainsi que la biodiversité. Mais des solutions concrètes existent, telles que le développement des énergies renouvelables, une meilleure sobriété énergétique ou encore une réduction de la consommation de viande. Nous répondons ici à vos interrogations sur la crise climatique.