La cheffe du gouvernement accueillera les organisations syndicales mardi et mercredi, en les rencontrant successivement. Néanmoins, d’après nos renseignements, un message conjoint de l’ensemble des syndicats lui sera envoyé le lundi 15 mai.
Les dirigeants syndicaux souhaitent rappeler à la première ministre que leur opposition à la réforme des retraites est toujours aussi vive. Alors qu’Emmanuel Macron a réaffirmé dimanche sa volonté de mettre en œuvre cette réforme, l’intersyndicale a préparé un communiqué commun pour souligner que le gouvernement ne pourra pas rapidement passer à autre chose. Par ailleurs, une grande journée de mobilisation et de grève est prévue pour le 6 juin.
Demander la suspension des mesures visant les bénéficiaires du RSA
L’objectif est également de mettre en avant l’alliance et l’unité entre les syndicats, qui dure depuis plus de quatre mois, et de montrer leur détermination à influencer d’autres sujets, notamment la future loi « Plein emploi ». Dans leur lettre, ils demandent à la première ministre de revenir sur son intention de durcir les conditions d’octroi du RSA.
La semaine dernière, Élisabeth Borne a confirmé des sanctions pour les bénéficiaires du Revenu de solidarité active (RSA) qui ne suivraient pas des heures de travail ou de formation. Les syndicats estiment que cette mesure est injuste et insoutenable.
Demander une augmentation des salaires, une nouvelle méthode de gouvernance et la fin des ordonnances travail
Dans leur lettre, les syndicats demandent également des augmentations salariales. Ils souhaitent que le gouvernement exerce une pression sur les entreprises et les branches professionnelles, notamment celles dont les minima sociaux sont inférieurs au SMIC. Ils demandent que les aides publiques soient conditionnées à ces augmentations. En d’autres termes, si des entreprises rémunèrent leurs salariés en dessous du SMIC, elles ne devraient plus recevoir d’aides ni bénéficier d’avantages tels que les crédits d’impôt recherche.
Chaque organisation syndicale rencontrera Élisabeth Borne avec sa liste spécifique de revendications. Par exemple, la CFDT accorde une grande importance à la méthode de gouvernance et demande au gouvernement de laisser plus de place aux partenaires sociaux. La CGT défend de son côté l’indexation des salaires sur l’inflation, tandis que FO demande des augmentations pour les agents publics et une hausse plus importante du SMIC.
De son côté, la CFE-CGC se bat pour la suppression des ordonnances travail de 2017, qui ont réduit le nombre de délégués du personnel, une revendication partagée par la plupart des centrales syndicales. Les syndicats entendent présenter une facture élevée au gouvernement après des mois de conflit sur la réforme des retraites.