Dans une interview accordée à France Inter ce lundi, l’ex-chef du gouvernement s’est exprimé sur les dernières élections présidentielles et sur les divisions qui règnent en ce moment au sein du Parti socialiste.
Le lundi 12 juin, Bernard Cazeneuve a déclaré sur France Inter qu’il assumerait ses responsabilités lors de l’élection présidentielle de 2027 « si les conditions sont réunies pour que [son] mouvement puisse, avec d’autres forces de gauche, créer les conditions d’une espérance ». L’ancien Premier ministre socialiste justifie son absence de candidature l’année dernière en accusant les « socialistes [qui] ont tout fait pour que cela ne se produise pas » et pointe du doigt la « direction du parti » d’avoir « tout fait pour que la campagne d’Anne Hidalgo ne décolle pas ».
Bernard Cazeneuve critique particulièrement Olivier Faure, le Premier secrétaire du PS, qu’il accuse d’avoir « antagonisé la plupart de ceux qui, dans ce parti, aspiraient à faire son unité ». Il cite notamment Nicolas Mayer-Rossignol (maire de Rouen), Hélène Geoffroy (maire de Vaulx-en-Velin) et Carole Delga (présidente de la région Occitanie). Selon Cazeneuve, Olivier Faure a « créé les conditions de la fracturation de son pays en mille morceaux » au nom de la stratégie de l’union avec LFI au sein de la Nupes.
Pour protester contre cette alliance et après avoir quitté le Parti socialiste l’année dernière, Bernard Cazeneuve a créé en mars le mouvement « La Convention ». « En quelques mois, nous avons cumulé 8 000 adhérents, nous en avons enregistré 1 000 ce week-end » à l’occasion d’un meeting à Créteil (Val-de-Marne). Il affirme que lors de cette réunion, « l’ambiance était à l’unité, à la préoccupation du pays, à la recherche de la crédibilité, de la responsabilité et à la volonté de continuer à aller de l’avant ».
Selon Bernard Cazeneuve, la Nupes contribue finalement à une « perte de crédibilité de la gauche ». « Si chaque thème que la Nupes convoque fracture notre pays et oppose les Français les uns aux autres, il n’y aura ni unité de la gauche, ni unité du pays, et la seule unité qu’on parviendra à atteindre sera celle de l’extrême droite et de la droite extrême », déplore-t-il.
L’ancien chef du gouvernement plaide donc pour « créer les conditions de la constitution d’une grande force qui se mette au centre de la gauche » et appelle à un rassemblement avec « tous ceux qui doutent au sein de la Nupes de ce qui s’y passe ».