Dans un recours récent, une trentaine de personnes faisant partie des communautés touchées par le projet pétrolier ont décidé d’agir en justice. S’associant à leur cause, cinq associations françaises et ougandaises ont également demandé réparation pour les atteintes aux droits humains qui ont été causées.
La bataille judiciaire contre Total en France reprend. Mardi 27 juin, l’association Les Amis de la Terre annonce une nouvelle assignation en justice contre TotalEnergies. Cette action en justice est menée aux côtés de 26 membres des communautés affectées en Ouganda, du défenseur des droits humains Maxwell Atuhura et de quatre autres associations. Ils dénoncent les violations des droits humains causées par les projets pétroliers EACop (East african crude oil pipeline), un oléoduc chauffé de 1 500 km jusqu’à la côte tanzanienne, et Tilenga, un forage en Ouganda empiétant sur le parc naturel des Murchison Falls.
Ce mégaprojet est devenu emblématique du choix controversé de TotalEnergies de poursuivre ses investissements dans les énergies fossiles, ce qui contribue au réchauffement climatique. En effet, TotalEnergies est la cible de manifestations, de pétitions et de multiples protestations internationales.
Le collectif qui attaque TotalEnergies s’appuie sur la loi sur le devoir de vigilance, qui oblige les multinationales à prévenir les risques liés à leurs activités sur les droits humains, la santé et l’environnement. L’objectif de cette action en justice est d’engager la responsabilité civile de TotalEnergies et de demander réparation pour les violations des droits humains qui ont été causées depuis 2017.
Dans un communiqué, le directeur de NAPE/Amis de la Terre Ouganda, Frank Muramuzi, déclare : « Il est inacceptable que les compagnies pétrolières étrangères continuent de réaliser des superprofits alors que les communautés affectées par leurs projets en Ouganda sont harcelées, déplacées, mal indemnisées et vivent dans une pauvreté abjecte ».
Ce recours a été déposé au tribunal judiciaire de Paris, suite au rejet des opposants au mégaprojet par le tribunal de Paris en février dernier. Ce dernier reprochait aux ONG de ne pas avoir suffisamment exploré la voie du dialogue avec TotalEnergies avant de saisir la justice. TotalEnergies avait alors pris acte de cette décision.