La décision de la haute juridiction administrative de se pencher sur le litige lié au port du hijab dans le football féminin a provoqué des réactions politiques intenses.
Critiquer le fonctionnement d’un service public de la justice revient à attaquer une institution essentielle pour la démocratie. Le Conseil d’Etat, dans une rare mise au point, a dénoncé les attaques dont il a été la cible après avoir examiné un recours portant sur le port du hijab dans le football féminin. Le rapporteur public s’est prononcé en faveur de l’autorisation du port du hijab dans les compétitions.
Dans un communiqué publié sur son site, la plus haute juridiction administrative a déclaré qu’elle se réservait le droit d’engager des poursuites en cas d’injure, de diffamation, d’incitation à la haine ou de menace. Ces attaques font suite à l’audience qui s’est tenue devant le Conseil d’État et qui a examiné un recours des « Hijabeuses » contre la Fédération française de football. Cette dernière leur interdit de jouer voilées lors des compétitions.
La décision du Conseil d’État, attendue jeudi, et l’avis de son rapporteur public ont suscité de nombreuses réactions politiques, certaines directement adressées à la juridiction. Le patron des députés Les Républicains, Olivier Marleix, s’est indigné de l’écrit de naïveté du rapporteur au Conseil d’État qui indique qu’il n’y a pas de prosélytisme ni de provocation dans le port du voile pour jouer au football.
Le Conseil d’État tient à rappeler que les femmes et les hommes qui rendent la justice administrative travaillent chaque jour en toute indépendance et dans le strict respect du principe d’impartialité, afin de garantir le respect du droit par l’administration et des libertés.