L’enquête préliminaire concernant le réalisateur et acteur fait suite à trois plaintes individuelles déposées par différentes femmes. Après avoir fait part de leur situation aux autorités judiciaires, ces trois femmes ont également choisi de partager leur témoignage avec Médiapart.
Depuis le 5 juillet, Nicolas Bedos fait l’objet d’une enquête préliminaire suite à trois plaintes distinctes déposées contre lui. Cette information a été confirmée par le parquet de Paris à 42mag.fr, corroborant ainsi une enquête de Mediapart. Par ailleurs, le comédien et réalisateur de 44 ans est déjà convoqué devant le tribunal correctionnel de Paris en février 2024 pour agression sexuelle en état d’ivresse.
Les trois nouvelles plaintes déposées contre Nicolas Bedos font l’objet d’une enquête distincte. Deux femmes, qui ont témoigné de manière anonyme auprès de Mediapart, ont déposé une plainte pour viol et agression sexuelle, tandis que la troisième plainte concerne uniquement une agression sexuelle. Une des femmes, âgée de 50 ans, accuse Nicolas Bedos de l’avoir violée en 1999, au domicile de la famille à Neuilly-sur-Seine. Elle affirme qu’elle avait été emmenée chez les parents de l’accusé après une soirée entre amis, et qu’il l’a agressée en la plaquant violemment contre un mur. Cette agression aurait été suivie d’un rapport sexuel non consenti et douloureux.
La seconde femme, amie de la première, raconte qu’elle a été victime d’une agression sexuelle commise par Nicolas Bedos en août 2017, dans une maison de vacances. Selon son témoignage, Nicolas Bedos aurait essayé de l’embrasser de force et serait devenu agressif lorsqu’elle a refusé ses avances, l’empêchant de sortir de la pièce en la tenant fermement par les épaules et continuant à essayer de l’embrasser.
On ne connaît pas encore les détails de la troisième plainte déposée contre Nicolas Bedos.
La révélation de la garde à vue de Nicolas Bedos et de son procès aurait incité les deux premières femmes à témoigner auprès de la justice, rapporte Mediapart. En effet, Nicolas Bedos avait été placé en garde à vue le 21 juin suite à une plainte d’une femme l’accusant d’avoir touché ses parties intimes par-dessus son pantalon dans un club parisien, dans la nuit du 1er au 2 juin.
Lors de son interrogation, Nicolas Bedos aurait déclaré ne pas remettre en doute la parole de la plaignante et aurait qualifié son geste d’accidentel, lié à l’ébriété. Cette déclaration de la défense a suscité des réactions de la part des quatre femmes qui témoignent auprès de Mediapart. Parmi elles, une ancienne mannequin affirme que Nicolas Bedos a tenté de toucher son entrejambe dans une boîte de nuit avant de lui cracher au visage. Une autre femme rapporte qu’il lui a léché le pied de force dans une discothèque.
Nicolas Bedos a été convoqué pour être jugé en 2024 pour « agression sexuelle en état d’ivresse manifeste ». Ce délit est passible de 5 ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende. L’enquête préliminaire ouverte le 5 juillet devra déterminer si les faits dénoncés ne sont pas prescrits et s’il y a d’autres victimes. Ni Nicolas Bedos ni son avocate n’ont souhaité réagir aux nouvelles plaintes déposées contre lui, selon Mediapart.