Le gouvernement français a publié son projet de Stratégie Nationale pour la Biodiversité (SNB) avec 39 mesures définissant sa feuille de route pour la sauvegarde de la nature à l’horizon 2030.
La BNS a été dévoilé jeudi soir au milieu d’un remaniement gouvernemental lorsqu’il a été annoncé que le portefeuille de l’Écologie serait renommé Biodiversité, avec Sarah El Haïry comme nouvelle secrétaire d’État.
La France s’est engagée à mettre en œuvre son SNB conformément au Cadre mondial pour la biodiversité de Kunming-Montréal, adopté en décembre 2022.
La BNS, qui est dans les tuyaux depuis deux ans, prévoit une augmentation du budget de 264 millions d’euros à partir de 2024, comme l’a annoncé la Première ministre Elisabeth Borne le 12 juillet.
Avec le fonds existant pour les friches (300 M€ par an) et la restauration de la nature (100 M€ par an), dans le cadre du fonds vert, l’investissement de la France dans la protection de la biodiversité devrait atteindre « près d’un milliard d’euros » d’ici 2024, a déclaré Borne.
Les 264 millions d’euros serviront à renforcer « l’efficacité » des aires protégées, la protection des écosystèmes, des espèces, de la biodiversité des milieux forestiers et marins, et le soutien à la restauration des sols, selon le document consulté par l’agence de presse française AFP.
Comme annoncé mi-2022, 500 millions d’euros seront également mobilisés sur la période 2022-2027 pour contribuer au retour de la nature en ville.
Le Fonds mondial pour la nature (WWF) en France s’est félicité de ce financement supplémentaire, même si sa directrice générale Véronique Andrieux a regretté l’absence de révision de la version française de la politique agricole commune, qui « représente toujours 63 % des subventions qui nuisent à la biodiversité en France, soit quelque 6,5 milliards d’euros par an ».
Restaurer la nature
L’objectif de la feuille de route est « avant tout de faire face aux pressions sur la biodiversité », et « de restaurer la nature partout où c’est possible ».
Le gouvernement veut placer 5% de la mer métropolitaine « sous forte protection », dont l’ensemble des herbiers de Posidonie en Méditerranée, dont 34% ont déjà été perdus.
Elle annoncera enfin l’emplacement du futur « parc national des zones humides » – une décision attendue depuis 2008.
Pour lutter contre les espèces envahissantes, elle annonce au moins 500 opérations de grande envergure d’ici 2025, notamment dans les territoires français d’outre-mer, pour « lutter contre les espèces qui s’enracinent ».
Le gouvernement a également promis de mettre en place un service pour aider les entreprises à remplir leurs obligations de lutte contre le trafic d’espèces menacées, l’importation de biens liés à la déforestation ou aux minerais de conflit.
Deux précédents SNB – un pour la période 2004-2010 et 2011-2020 – ont été adoptés par le ministère de la Transition écologique mais sont restés sans effet. Les SNB ne sont contraignantes que si elles sont adoptées par décret, comme ce fut le cas pour la Stratégie nationale bas carbone en avril 2020.