Au sein de son propre parti, le chef de l’État rencontre des difficultés pour persuader de l’efficacité de sa « grande démarche politique ».
Entre scepticisme et curiosité : l’accueil mitigé de « l’initiative politique de grande envergure » d’Emmanuel Macron
Un nonchalant haussement d’épaules ou un désintéressé soupir. Voilà les attitudes adoptées par certains supporters du Président Emmanuel Macron à l’annonce de son projet de « Rencontres de Saint-Denis ». Il s’agit de l’appellation officielle que l’Élysée a choisie pour désigner « l’initiative politique de grande envergure » que le président a promis d’organiser. En effet, Macron a annoncé qu’il recevrait les dirigeants des différents partis politiques représentés au Parlement dans le prestigieux cadre de la maison d’éducation de la Légion d’honneur à Saint-Denis, près de Paris, le mercredi 30 août.
Emmanuel Macron a prévu de commencer à réfléchir sur les enjeux et angles d’attaque potentiel dès le mardi 29 août. Pour cela, il organisera une réunion de brainstorming entourée d’onze ministres le matin, suivie d’un dîner avec des figures politiques majeures de la majorité, telles qu’Élisabeth Borne, Édouard Philippe ou encore François Bayrou. Pourtant, cette « initiative politique de grande envergure » suscite une certaine expectative, voire du scepticisme, dans l’entourage du Président.
« Il est impatient, il veut gérer tous les aspects politiques, mais il n’a pas encore trouvé la solution miracle. »
Un membre du parlement de la majoritévers 42mag.fr
Vers un « pré-référendum »
Oliver Véran, le porte-parole du gouvernement, a suggéré différentes méthodes pour résoudre la problématique, parmi lesquelles l’idée d’un referendum, voire un « pré-référendum ». Cette proposition constituerait une vaste consultation citoyenne, avec la possibilité de voter sur plusieurs questions en utilisant une échelle de satisfaction allant d’ « excellent » à « à rejeter ». Cette idée n’a toutefois pas réussi à rassurer un des soutiens du président, qui a déclaré : « Macron veut secouer le cocotier, mais les noix de coco ne sont pas prêtes à tomber. »
En d’autres termes, la situation politique semble figée. Alors que certains se préparent déjà pour les élections de 2027, il n’y a actuellement aucun consensus au sein du gouvernement, aucun parti majoritaire au Parlement. Un proche conseiller du président a déclaré en guise de conclusion: « Nous ne pouvons pas refaire l’histoire, mais dans une période où la démocratie semble affaiblie, personne ne devrait blâmer le président pour son désir d’innover. »
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