Ce dimanche, Jean-Louis Schilansky, ex-président de l’UFIP, a apporté une réponse à l’idée avancée par le président de la République, qui consiste à commercialiser le combustible à prix coûtant. Emmanuel Macron a abordé cette proposition durant une entrevue qu’il a accordée aux journaux télévisés de France 2 et TF1, diffusée à l’heure de grande écoute.
Jean-Louis Schilansky, spécialiste en matière pétrolière et ancien président de l’Union Française des Industries Pétrolières (UFIP), a déclaré le dimanche 24 septembre sur 42mag.fr que la proposition d’Emmanuel Macron aux distributeurs de vendre le carburant « à prix coûtant » n’influencerait pas le prix du carburant. Le président Macron a fait cette proposition lors des bulletins d’information de 20 heures de France 2 et TF1 le même jour.
Schilansky a également souligné que cette idée avait été envisagée et mise à l’essai par le passé. Les distributeurs ne font en réalité qu’un bénéfice de 1 à 2 centimes par litre de carburant vendu. Cela signifie que si les distributeurs renonçaient entièrement à leurs marges de distribution, les prix du carburant diminueraient seulement de 1 à 2 centimes par litre. Il a ajouté que vendre à prix coûtant ne peut constituer une mesure durable. Il n’est pas possible, selon lui, d’exiger des opérateurs et distributeurs indépendants qu’ils renoncent à leur marge sur une longue durée car cela ne serait pas viable.
Le spécialiste pétrolier a également abordé le souhait d’Emmanuel Macron de demander aux raffineurs d’être transparents. Il a révélé que les marges de raffinage varient d’une raffinerie à l’autre. Il a également insisté sur le fait que la situation est déjà parfaitement claire : le gouvernement connaît parfaitement les marges de chaque opérateur puisqu’il y a sept raffineries en France et leurs comptes sont connus.
« C’est un plus, mais cela ne réglera pas le problème. »
Jean-Louis Schilansky a également expliqué que l’efficacité des mesures annoncées par le Président dépend du prix du pétrole brut. « Si le prix du pétrole brut n’augmente pas ou diminue, ces mesures constitueront des mesures d’accompagnement et les conducteurs s’habitueront aux prix actuels à 1,95 euro le litre. Par contre, si le prix du pétrole augmentait, ces mesures ne seraient pas suffisantes, » a-t-il précisé.
En outre, Emmanuel Macron a annoncé la mise en place d’une nouvelle assistance financière pour compenser le coût élevé du carburant, qui serait limitée aux travailleurs et aux personnes les plus défavorisées et pourrait aller jusqu’à « 100 euros par automobile et par an ». Jean-Louis Schilansky a calculé que pour un automobiliste faisant le plein chaque semaine, cela reviendrait à une réduction de 3 à 4 centimes par litre de carburant. « Certes, c’est une aide, mais cela ne réglera pas le problème » a-t-il conclu.