A la suite du meurtre d’un professeur à Arras, la présidence et l’administration française souhaitent que chaque cas personnel soit réévalué, principalement ceux des individus en situation clandestine.
L’Élysée déclare qu’il est essentiel d’adopter une position d’une inflexible autorité contre ceux qui propagent la haine et des idées terroristes. Cela intervient trois jours après le meurtre brutal du professeur de français Dominique Bernard à Arras dans le Pas-de-Calais. Le ministère de l’Intérieur a pris des mesures et a décider de demander aux préfets de revisiter les affaires de toutes les personnes répertoriées dans le Fichier de traitement des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT). C’est ce qu’a révélé France Télévisions le dimanche 15 octobre.
En conséquence, les préfets sont invités à réunir les groupes d’évaluation départementaux. Ces entités, créées en 2014, ont pour mission de prévenir la radicalisation violente. Leur objectif sera de réexaminer chaque cas individuel, en particulier celui des personnes en situation irrégulière, et potentiellement de faciliter les procédures d’expulsion lorsqu’elles sont justifiées.
Environ 5 000 individus concernés
« La fermeté est la ligne directrice très explicite », avait prévenu Gérald Darmanin, lors d’une conférence de presse le samedi précédent. Le FSPRT comprend à peu près 5 100 individus, majoritairement français, mais aussi des étrangers en situation régulière ou irrégulière. Le ministre de l’Intérieur a suggéré « l’identification sur l’ensemble du territoire national de ceux qui sont dangereux, la suppression automatique du titre de séjour pour ceux qui sont étrangers et l’expulsion automatique de tout étranger considéré comme dangereux par les services de renseignements ».
Mohammed M., qui est actuellement en garde à vue après l’attaque terroriste d’Arras, était sous surveillance par les services de renseignement et était répertorié dans le FSPRT ainsi que dans le fichier S. Cet homme de 20 ans, originaire du Caucase russe, est arrivé en France avant l’âge de 13 ans. Il est présent en France sans titre de séjour, mais ne peut être expulsé. À cause de son profil, le ministère de l’Intérieur demande aux préfets d’intensifier la surveillance des jeunes hommes originaires du Caucase âgés de 16 à 25 ans et présentant des signes de radicalisation extrême. Les préfets sont aussi encouragés à identifier les sites sensibles devant être protégés dans le cadre du dispositif Sentinelle.