Le responsable du ministère des Comptes publics a participé à un entretien sur France Inter. Lors de cette occasion, il a argumenté en faveur d’un « budget responsable ».
« Nous ne sommes pas heureux de devoir recourir au 49.3 », a déclaré Thomas Cazenave, ministre délégué aux Comptes publics, lors de son intervention sur France Inter le vendredi 27 octobre. Cela intervient alors que la Première ministre a fait appel au 49.3 pour engager la responsabilité du gouvernement sur la partie des recettes du projet de loi de financement de la sécurité sociale. C’est le troisième recours à cette mesure depuis la reprise des travaux législatifs en septembre.
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« Si le 49.3 n’était pas en place, nous n’aurions pas de budget, ce qui paralyserait notre fonctionnement », argue Thomas Cazenave. « C’est notre responsabilité que d’opter pour le 49.3 et de donner à la France un budget. Nous n’avons pas d’autre choix. Nous ne pouvons pas prendre le risque de laisser le pays sans budget avant le terme de l’année. Comment pourrions-nous financer nos services publics, nos enseignants, nos forces de l’ordre, nos hôpitaux ? », s’interroge-t-il.
« C’est un budget de progression, le seul envisageable »
La opposition de gauche, France Insoumise et Rassemblement national ont déposé des motions de censure. Divers reproches sont adressés de toutes parts contre le gouvernement, parfois contradictoires : « Certains m’accusent de mener une cure d’austérité, tandis que d’autres me blâment de ne pas suffisamment réduire les dépenses publiques » déclare le ministre. Selon lui, « ces points de vue sont difficilement réconciliables. Le seul budget réalisable, c’est celui que nous avons proposé », soutient-il.
L’opposition de gauche condamne un budget d' »austérité » en plein milieu de la crise que traversent les hôpitaux publics. Toutefois, Thomas Cazenave soutient que c’est un budget de « progression ». Ce budget « va s’accroitre de 30 milliards d’euros cette année. »
Thomas Cazenave, ministre délégué aux Comptes publics, sur France Inter : « J’ai l’impression que suite au ‘quoi qu’il en coûte’, l’ordre des grandeurs s’est estompé. »
« On augmente le budget de 30 milliards et on nous traite de dirigeants austères », s’interroge-t-il avec surprise. « Cependant, il y a des limites et ma tâche est également de veiller à l’équilibre de nos comptes. À mon sens, ce budget est un budget responsable, mais aussi progressif. »
Thomas Cazenave sur Twitter : « Le 49.3, personne n’apprécie d’y avoir recours. Mais dans le contexte actuel, sans majorité, puisque les opposants ne votent pas les budgets. Sans le 49.3, nous n’aurions pas de budget. »