À Tokyo, au sein du studio Ghibli, qui est le repaire du maître de l’animation, ses partenaires de travail n’envisagent pas un futur départ à la retraite pour la figure emblématique de l’animation japonaise.
Le célèbre studio Ghibli, basé à Tokyo, peut être décrit comme un bâtiment de taille modeste abrité derrière un arbre majestueux, avec un jardin abandonné sur le toit et plusieurs niveaux renfermant diverses salles aménagées en ateliers et bureaux. Au cours de notre visite, nous avons eu l’occasion de rencontrer non pas Miyazaki lui-même, mais son producteur Toshio Suzuki, son fils Goro ainsi que Takeshi Honda, son collaborateur sur le film Le garçon et le Héron, qui a passé six années aux côtés de Miyazaki.
« Le Garçon et le Héron » : Un nouveau chef-d’œuvre de l’animation signé Hayao Miyazaki
« J’avais entendu parler du caractère autoritaire et perfectionniste de Miyazaki, cela m’a naturellement instillé un certain stress. C’est indéniable, il a une vision claire de ce qu’il veut, avoue Takeshi Honda. Cependant, même si ce film est considéré comme l’apogée de l’œuvre de Miyazaki, mon expérience acquise dans d’autres studios a apporté à ce film une note légèrement distincte. À l’instar de Miyazaki, je suis moi aussi de la vieille école, celle de l’ère analogique ! »
« Pour Miyazaki, l’expression par l’intermédiaire de l’animation est une nécessité. Il a besoin de dessiner. »
Takeshi Hondaà 42mag.fr
Une telle nécessité qu’il cherche à contrôler chaque détail, quitte à irrité son fils Goro : « Il réalise lui-même les dessins et souhaite accomplir toutes les tâches lui-même, mais il est contraint de travailler en équipe. Même si ses collaborateurs sont exceptionnels, il souhaite systématiquement apporter son empreinte, retoucher quelque chose, même une simple ligne. » C’est précisément ce qui fait de Miyazaki un génie de son domaine.
Il se murmure que Le garçon et le Héron pourrait être l’œuvre testamentaire de Miyazaki, probablement son dernier film, compte tenu de ses plus de 80 ans. Cependant, rien n’est moins certain. En effet, il reste vigoureux, actif et son travail manuel, sans l’aide d’un ordinateur, semble le ravir : « Il se lève à 6 heures, arrive au studio vers 10 heures, travaille en continu tout en discutant, il donne vraiment le sentiment de prendre un grand plaisir à son travail », rapporte Takeshi Honda. Selon son producteur Toshio Suzuki, la retraite n’est pas pour demain : « Il a 82 ans, je pense qu’il va continuer jusqu’à 90 ans ! »
Alors, rendez-vous dans une décennie, en 2031 !