La Palestine est présente dans différentes structures et entités à l’échelle mondiale. Malgré cela, une quantité significative de nations – en particulier à l’intérieur de l’Union Européenne- n’admettent toujours pas sa réalité en tant qu’état.
« Une ancienne idée n’est pas forcément obsolète. » Emmanuel Macron, lors de sa visite en Égypte le 25 octobre, déclarait ces mots trois semaines après les attaques perpétrées par le Hamas qui ont tué plus de 1 400 personnes en Israël. Le président français a incité à la conception d’une solution basée sur le principe de deux États, Israël et la Palestine, cohabitant en paix et en sécurité. Ce concept de coexistence entre deux entités indépendantes – l’une israélienne, l’autre palestinienne – est intimement lié aux accords de paix d’Oslo de 1993, qui, bien que jamais pleinement mis en œuvre, continuent d’alimenter le débat concernant la reconnaissance internationale de la Palestine comme État, 30 ans plus tard.
Néanmoins, la notion d’un État palestinien ne date pas d’hier. En effet, dès 1988, Yasser Arafat, alors président du comité exécutif de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), avait annoncé la création de cette entité. Selon l’historien contemporain Thomas Vescovi, auteur du livre L’Echec d’une utopie – Une histoire des gauches en Israël, Arafat avait alors délaissé l’idée d’une récupération totale et exclusive de la Palestine au profit de la vision d’un État palestinien indépendant, couvrant 22 % du territoire initial, comprenant la bande de Gaza, la Cisjordanie et Jérusalem-Est comme capitale.
La Palestine reconnue par 139 pays
Peu après cette proclamation, en novembre et décembre 1988, 85 pays, dont la Chine, l’Égypte, l’Inde, la Turquie et les nations de l’ex-URSS, ont officiellement reconnu l’État palestinien. Une autre vague de reconnaissance a eu lieu à partir des années 2010, notamment en Amérique du Sud (Argentine, Brésil, Chili, Bolivie, Pérou…). Au sein de l’Union européenne, seule la Suède a reconnu la Palestine en 2014. Cependant, d’autres États de l’ex-bloc soviétique, devenus membres de l’UE, tels que la Bulgarie, la Hongrie, la Pologne, la République tchèque, la Slovaquie et la Roumanie se joignent également à cette liste. En tout, 139 des 193 États membres de l’ONU reconnaissent aujourd’hui la Palestine comme un État souverain.
La reconnaissance de l’État Palestinien reste cependant largement symbolique, selon Thomas Vescovi. De nombreux pays, notamment membres de l’UE ou partenaires des États-Unis, résistent à cette reconnaissance par crainte de déranger leur allié, expliquait le Washington Post en 2014. La France, par exemple, n’a pas encore reconnu la Palestine. Cependant, l’ancien président français François Mitterrand avait exprimé son ouverture à cette idée lors d’une interview en 1988, déclarant qu’elle ne représentait pas un problème de principe.
En début des années 2010, Mahmoud Abbas, président de l’Autorité palestinienne, engage un changement de stratégie en cherchant une reconnaissance internationale de la Palestine dans toutes les institutions internationales. Malgré un refus initial des Nations unies en 2011, dû à une menace de veto des États-Unis, les Palestiniens ont réussi à obtenir le statut d’observateur non membre à l’ONU en 2012, à la suite d’un vote de l’assemblée générale.
Bien que la Palestine conserve les mêmes pouvoirs à l’ONU, le statut d’État observateur ouvre de nouvelles opportunités. Il permet, entre autres, à la Palestine d’intégrer d’autres organismes internationaux, comme la Cour pénale internationale.