On s’attend à ce que la chef du gouvernement, qui interviendra en conclusion de la Convention des maires, propose également des déclarations concernant la mise en place d’un statut particulier pour les représentants élus.
Dans les couloirs du Congrès des Maires de France
Les participants au Congrès des Maires de France sont tous unanimes sur un point : leur travail en tant que maires ne vise pas l’enrichissement financier. Néanmoins, Xavier Compain, le maire communiste de la commune de Plouha, localisée dans le département des Côtes-d’Armor, formule un constat plutôt désolant. « Ma fonction de maire d’une population de 5 000 personnes m’offre un salaire horaire de 4,50 euros. Un problème majeur se pose ici. La démocratie a un coût. Nous n’avons pas besoin de sympathie simulée, mais d’une réelle compensation financière », requiert l’édile.
Une marque de reconnaissance pour les maires ?
Une question se pose alors : le gouvernement, compte-il prendre des mesures en faveur des maires? Le mercredi 22 novembre, près d’un millier de maires ont été accueillis avec faste à l’Elysée par Emmanuel Macron, lors d’une réception. Le jeudi 23 novembre, la première ministre, Elisabeth Borne, prendra la parole en fin de la conférence annuelle de l’Association des maires de France (AMF). Des annonces importantes sont prévues pour offrir un statut plus respectueux à ces élus et pour augmenter leurs indemnités.
Le salaire des maires dépend de la taille de la population
Le salaire des maires est proportionnel à la population de leur ville : plus la population est nombreuse, plus le salaire est haut. À titre d’exemple, le maire d’une ville de moins de 500 habitants percevra à peine 1 000 euros, alors que les maires des villes les plus peuplées peuvent gagner jusqu’à 7 000 à 8 000 euros. « Cela est extrêmement injuste », déclare Valérie Revel, maire de Lescar, situé dans les Pyrénées-Atlantiques. « Quoi qu’il arrive sur le territoire, malgré diverses responsabilités, nous sommes tenus responsables de tout. Ainsi, nous sommes tous quelque peu amers face à ce défaut de reconnaissance. »
« Il y a parfois des sacrifices personnels à faire. »
Valérie Revel, maire de Lescar (Pyrénées-Atlantiques)à 42mag.fr
Sébastien Populaire, le maire de la petite commune de Touillon-et-Loutelet, dans le Doubs, aspire à équilibrer sa vie professionnelle avec sa vie personnelle. « Pour être précis, je suis encore très jeune et j’exerce toujours », explique-t-il. Il espère de la part de la première ministre des déclarations qui permettront « plus d’aisance, plus de flexibilité pour combiner vie professionnelle et fonction publique ». C’est la seule solution, soulignent ces maires, pour contrer la crise des vocations. Et pour empêcher que certaines municipalités se retrouvent sans candidats lors des prochaines élections municipales, prévues en 2026.