« Tous, sans exception, nous sommes tenus de dénoncer avec rigidité et intransigeance ces actes de violence exécutés par l’extrême droite », exhorte le représentant du gouvernement à la suite de la vengeance xénophobe perpétrée après le décès de Thomas à Crépol.
« Hors de question d’accueillir ces groupes d’ultra-droite dans notre République », martèle Olivier Véran, porte-parole du gouvernement sur 42mag.fr ce mardi 28 novembre, réagissant à la déclaration de Gérald Darmanin. Le premier flic de France a annoncé sur les ondes de France Inter son intention de « dissoudre le groupuscule Division Martel » ainsi que « deux autres » collectifs d’extrême droite à la suite de l »opération punitive à caractère raciste menée le week-end dernier à Romans-sur-Isère (Drôme).
Les « actions d’une extrême gravité » de ces groupuscules sont décriées par Olivier Véran, d’autant que « les tentatives de rassemblements de groupes d’ultra-droite dans le département de la Drôme continuent ». Le représentant du gouvernement assure qu’il ne s’agit pas d’une action sans conséquence. En effet, être impliqué dans une action menée par un groupe dissous est « considéré comme un élément aggravant par la justice ». Au-delà de cela, ajoute Olivier Véran, « cela permet de décapiter une organisation qui pourrait sinon gagner en structure ».
« Chacun de nous doit prendre position fermement et sans concession contre ces violences perpétrées par l’ultra-droite », lance le porte-parole du gouvernement. Sa déclaration intervient alors qu’Éric Ciotti, président des Républicains, a été critiqué pour ne pas avoir condamné cet acte raciste dans le quartier de la Monnaie à Romans-sur-Isère. Celui-ci s’est défendu en affirmant qu’il « condamne » mais qu’il refuse d’« établir une équivalence » entre le décès de Thomas et l’action de ces militants d’extrême droite.
« Il existe une volonté de promouvoir l’idée de deux France en opposition, en guerre l’une contre l’autre : la France des quartiers et l’autre France », regrette Olivier Véran. Cette « idéologie est propagée par l’extrême droite qui a tendance à généraliser le sentiment d’insécurité à une communauté entière. L’ultra-droite va encore plus loin en organisant des raids punitifs dans le but de faire mal, et peut-être même de tuer », ajoute-t-il.
Prudence face au risque de « basculement de la société »
Tout comme lors de sa visite à Crépol, le village où le jeune Thomas a été tragiquement poignardé, le porte-parole du gouvernement met en avant le « danger de déstabilisation de la société ». Il explique sa vision : « Le basculement de la société signifierait que la loi du talion primerait sur la justice dans un État de droit. Cela impliquerait aussi l’effondrement de la cohésion nationale et l’établissement de guerres internes constantes ».
Olivier Véran assure que « toute la politique » mise en œuvre par Emmanuel Macron et ses différents gouvernements ces six dernières années est « à l’opposé de cette idée de déstabilisation ». Pour preuve, il mentionne la création de 238 nouvelles brigades de gendarmeries en zone rurale, dont une « à une vingtaine de kilomètres de Crépol pour rétablir la sécurité ».
Le porte-parole rappelle que « la justice de notre pays est sévère », mais souligne « qu’il faut aussi pouvoir parler librement » des faits, tels que l’existence dans « un certain nombre de quartiers de nos villes d’une minorité agressive, violente, arrogante, avec un sentiment d’impunité, qui sème d’abord la peur dans les quartiers eux-mêmes, prenant en otage les habitants ». Cette minorité « étend parfois cette violence jusqu’aux centres villes, à l’origine d’incidents parfois médiatisés ». De plus, cette violence peut « déborder aussi dans les zones rurales, causant un traumatisme accru ».
Olivier Véran garantit que « nous mettons tout en oeuvre pour rétablir » la loi républicaine. Pour y parvenir, « des milliers de policiers supplémentaires sont en formation pour renforcer les forces de police ».
« Dans une grande ville, là où il y avait une seule voiture de la Brigade anti-criminalité (Bac) en pleine nuit pour faire face à la violence, il y en a désormais cinq ou six, et il y en aura encore plus à l’avenir », déclare Olivier Véran, porte-parole du gouvernement.
« Nous avons modifié le code pénal pour les mineurs en réponse à l’évolution de la menace, car la violence peut venir de mineurs », se félicite Olivier Véran.
Le porte-parole du gouvernement tacle à la fois la gauche, « qui refuse de reconnaitre cette insécurité pour ce qu’elle est, ajoutant à la détresse des gens », et l’extrême droite « qui voudrait faire croire que, parce que vous venez d’un certain quartier et que votre nom rappelle celui de ceux qui engendrent l’insécurité, vous feriez partie de cette France qu’il nous faudrait combattre ». Olivier Véran « réfute » ces deux positions.