La semaine qui arrive, l’Assemblée nationale envisage de discuter une proposition de loi pour diminuer l’avantage fiscal accordé aux propriétaires qui utilisent des plateformes comme Airbnb ou Booking. L’élu écologiste Julien Bayou pointe du doigt une « anomalie » et affirme qu’elle entraîne la « disparition des résidences stables ».
Une loi proposée par les différents partis politiques sera discutée à l’Assemblée nationale début décembre. Elle a pour objectif de diminuer l’allégement fiscal dont jouissent les détenteurs de meublés touristiques. Afin de lutter contre la « raréfaction des résidences permanentes », qui résulte de l’utilisation de plateformes de location, telles que Airbnb, Abritel ou Booking, Julien Bayou, député écologiste invité de 42mag.fr le 30 novembre, prône la nécessité de réguler ces locations. Il salue la loi proposée, qui vise une « fiscalité incitative à l’infraction ».
Parfois appelée la « niche fiscale Airbnb », cette mesure permet aux détenteurs de meublés touristiques qui louent leur bien de profiter d’une déduction forfaitaire de 71% sur les loyers, alors que pour les locations qualifiées de « traditionnelles » ce chiffre est à 50%. « C’est invraisemblable », c’est une « incohérence », s’insurge Julien Bayou, qui déplore que cela incline à l’« évaporation des locations à long terme », alors qu’il faudrait plutôt « favoriser les locations sur la durée, qui sont bénéfiques aux régions, aux services publics et aux petits commerces locaux ».
Selon lui, cela ne touche pas les petits propriétaires, « le duo qui essaye d’économiser de l’argent pendant deux ou trois semaines », mais plutôt des multi-propriétaires. Une situation qu’il juge totalement injustifiée car « On observe des déductions disproportionnées qui ne sont pas justifiables ».
Pour Julien Bayou, c’est une « fiscalité qui incite à l’infraction ». Il exprime son regret face à la résistance du gouvernement et de la droite: « En commission, nous avons travaillé à l’annulation de cette niche fiscale et nous avons été plusieurs fois confrontés à un gouvernement qui dit ‘Doucement! Sur ce sujet, avoir des recettes fiscales supplémentaires pose problème' ».