La famille et les proches de l’adolescente découvert au bas d’une falaise à Saint-Malo en février 2012 souhaitent raviver les investigations en cours, qui n’ont toujours pas abouti à des réponses concluantes.
Réexamen des dossiers non résolus par le pôle « cold cases »
Alors que le pôle « cold cases » s’apprête à célébrer son deuxième anniversaire le 1er mars prochain, des familles de victimes se battent pour que leur dossier soit repris par les magistrats de Nanterre, spécialisés dans les affaires non élucidées et les crimes en série. C’est notamment le cas des proches de Céline Giboire, une adolescente de 16 ans retrouvée morte au pied d’une falaise de Saint-Malo en Ille-et-Vilaine le 28 février 2012. Malgré une instruction ouverte depuis douze ans pour viol et meurtre, l’enquête piétine.
Le matin du 28 février 2012, des joggeurs découvrent le corps de Céline Giboire sur une petite plage de Saint-Malo. La veille, l’adolescente, scolarisée en première à Rennes, séchait les cours après une dispute avec une amie. Des témoins la voient alors en train de faire du stop, puis un couple la croise à la tombée de la nuit dans le parc des Corbières, surplombant une plage de Saint-Malo. Elle ne donne plus signe de vie par la suite.
Absence de commission rogatoire en cours
Céline a chuté d’une quinzaine de mètres, son corps étant retrouvé à 32 mètres du point d’impact, partiellement immergé. Son décès est dû à sa chute et à une noyade. Selon Laura, la sœur jumelle de Céline, les médecins ayant pratiqué l’autopsie affirment qu’elle a été violée et qu’il s’agit d’un homicide.
Une seconde expertise, basée sur les données de la première, indique toutefois que les lésions constatées pourraient résulter de la chute de la jeune fille sur les rochers, et non nécessairement d’un viol. Les premiers enquêteurs de la police judiciaire penchent rapidement vers l’hypothèse du suicide de Céline, une conclusion difficile à accepter pour Laura aujourd’hui.
Une piste rejetée également par Mélanie, la grande sœur de Céline et Laura, âgée de 35 ans. Elle souligne des incohérences telles que la découverte du sac à main de Céline dissimulé sous des branchages, et la carte d’identité manquante. Pour elle, retrouver la carte vitale entre deux grosses pierres remet en question la thèse du suicide.
Malgré les années écoulées, les avocats des sœurs de Céline Giboire, notamment Franck Berton, pointent du doigt ces incohérences. Selon le procureur de Rennes, l’enquête pour « viol » et « meurtre » est toujours ouverte mais aucune commission rogatoire n’est en cours. En 2016, les investigations n’ont pas permis de confirmer les infractions, et aucun élément nouveau n’a modifié ces conclusions. Le dossier reste ouvert.
Appel à libérer la parole des témoins potentiels
L’espoir ultime de Mélanie et de sa famille désormais repose sur le pôle national des crimes sériels ou non résolus de Nanterre afin qu’il reprenne l’affaire, la réexamine et relance les investigations. Mélanie implore les personnes qui détiennent des informations de parler, pour leur propre libération et pour celle de sa famille : « Il faut que notre dossier soit repris de A à Z », conclut-elle.
Mélanie lance un appel vibrant au pôle des cold cases de Nanterre, espérant qu’il réexamine ce dossier et relance les investigations. Son objectif ultime est de connaître un jour la vérité sur la mort de sa sœur.