Les citoyens d’Irlande ont exprimé leur désaccord à l’égard d’une modification proposée à leur Constitution, qui visait principalement à étendre la définition de la famille au-delà du cadre traditionnel du mariage. De plus, cette proposition voulait supprimer la position prédominante des mères dans l’exécution des tâches ménagères au sein d’un ménage.
Le peuple irlandais a refusé la réforme destinée à moderniser les mentions relatives aux femmes et à la famille dans leur Constitution. Cette dernière, créée en 1937, est profondément ancrée dans la puissante influence qu’exerçait l’Église catholique sur la vie publique et privée. « C’était notre mission de persuader une majorité de personnes de voter “oui”, mais nous n’avons pas réussi à accomplir cela », a annoncé le samedi 9 mars le Premier ministre Leo Varadkar, alors que les résultats du référendum, qui ont été largement critiqués, n’ont pas encore été officiellement dévoilés.
C’est un revers symbolique pour les femmes, et cela contredit une classe politique dont les partis majeurs avaient soutenu le “oui”. Ainsi, les électeurs irlandais ont rejeté une modification de la Constitution qui avait pour intention de proposer une définition plus large de la famille, en sont plus se limiter à la notion de mariage, et d’abolir le rôle privilégié des mères à accomplir les « tâches ménagères » au sein d’une famille.
Une « rhétorique obsolète sur les femmes »
Cependant, ce référendum a suscité peu d’intérêt, avec un taux de participation qui n’a pas excédé les 50% dans la majorité des 39 circonscriptions, selon les rapports parus dans les médias irlandais.
Avant même que le Premier ministre prenne la parole, plusieurs membres du gouvernement avaient déjà admis leur échec, le ministre de l’Égalité, Roderic O’Gorman, cité par le Irish Times, se disant attristé et regrettant que le peuple n’ait « pas perçu le besoin urgent d’un changement » de la Constitution.
Avant le scrutin, le Premier ministre Leo Varadkar avait émis l’opinion qu’un succès du « non » serait « une régression » pour le pays. « Cela enverrait à beaucoup de gens le message qu’ils ne sont pas considérés comme une famille aux yeux de notre Constitution », avait-il soutenu, tout en rendant perpétuel « la rhétorique obsolète sur le rôle des femmes à la maison, et les responsabilités des mères au sein de la maison ».