Ce plan était soutenu par l’exécutif, qui avait pour objectif d’augmenter la fiscalité des voitures neuves et de favoriser une transition écologique du parc automobile.
L’Assemblée nationale a finalement rejeté la proposition du gouvernement visant à augmenter le malus écologique pour la majorité des voitures à essence et diesel à compter du 1er janvier 2025. Ce résultat a été obtenu grâce à l’opposition de 128 députés, issus principalement des rangs du Rassemblement national, des Républicains ainsi que des socialistes et des communistes. En revanche, 90 députés, principalement affiliés aux macronistes, écologistes et insoumis, se sont prononcés en faveur du maintien de cette mesure dans le projet de budget pour 2025.
La mesure prévoyait de réduire les seuils à partir desquels les nouveaux véhicules seraient frappés par le malus. Cette taxe, appliquée lors de la première immatriculation, dépendrait du poids des véhicules et de leurs émissions de CO2. Malgré les explications du ministre du Budget, Laurent Saint-Martin, sur le fait que les voitures neuves deviennent de moins en moins polluantes et qu’il s’agissait surtout d’« accompagner le verdissement du parc automobile tout en gardant un rendement constant », cela n’a pas suffi à convaincre.
Des positions contrastées parmi les députés
Corentin Le Fur, représentant du parti Les Républicains, dont le Premier ministre est membre, a déclaré que cette pénalité nuirait à la fois à l’industrie automobile nationale et aux résidents des zones rurales « qui n’ont pas d’autres alternatives à la voiture ». Il a cependant précisé qu’être en désaccord avec cette proposition ne signifie pas s’opposer au gouvernement ou à Michel Barnier, en affirmant, « au contraire, nous exerçons notre devoir de parlementaires d’orienter certaines mesures que nous considérons négatives ». Selon Eddy Casterman du Rassemblement National, cette initiative toucherait durement « les commerçants, les artisans, et les familles des classes moyennes et populaires (…) par le biais d’une écologie punitive et idéologique ».
Les membres de la gauche ne sont pas unanimes sur le sujet. Hervé Saulignac, du Parti Socialiste, s’est opposé à l’augmentation du malus, invoquant la préservation du pouvoir d’achat. Il a décrit le cas d’une famille avec enfants utilisant un break et étant traitée « comme quelqu’un possédant un SUV Rolls-Royce ou une autre marque de luxe ». À l’inverse, Eva Sas, membre des écologistes, a jugé que le malus « va dans la bonne direction » et a même suggéré qu’« on aurait pu aller plus loin en abaissant le seuil d’entrée dans le dispositif ». Sandrine Rousseau, également écologiste, a exprimé des regrets, soulignant qu’« chaque tentative de modification des comportements se heurte à de multiples justifications pour ne pas l’appliquer ».