Le 1er décembre 2018, une femme âgée de 80 ans était à la fenêtre de son logement lorsqu’une grenade lacrymogène l’a atteinte directement au visage.
Un CRS accusé après la disparition de Zineb Redouane
Six ans se sont écoulés depuis que Zineb Redouane a perdu la vie à Marseille à cause de l’impact d’une grenade lacrymogène lors d’une manifestation organisée par le mouvement des « gilets jaunes ». Un agent de la Compagnie Républicaine de Sécurité (CRS), suspecté d’avoir lancé l’engin, a été mis en examen pour homicide involontaire. Cette information, qui émane d’une source proche de l’affaire, a été confirmée par 42mag.fr après avoir été rapportée par le journal Le Monde.
Zineb Redouane, âgée de 80 ans, se trouvait à la fenêtre de son domicile le 1er décembre 2018, au moment où elle a été frappée au visage par la grenade. L’enquête a progressé le 12 septembre dernier avec la mise en examen du policier, qui conserve sa liberté durant les procédures. Yassine Bouzrou, représentant légal de la famille de la victime, a partagé son soulagement auprès de 42mag.fr en apprenant cette étape de l’enquête.
« Malgré le soulagement, il y a une frustration chez mes clients car ils s’interrogent sur la lenteur de la justice, qui a attendu six années pour en arriver à cette mise en examen, alors que l’identité du policier était connue dès le départ. »
Yassine Bouzrou, avocat de la famille de Zineb Redouaneà 42mag.fr
L’avocat déplore ce qu’il perçoit comme des pressions politiques persistantes et provenant du parquet, qui avait affirmé que la mort de Zineb Redouane n’était pas due au projectile de gaz lacrymogène. Thibault de Montbrial, qui représente l’agent en question, a choisi de ne pas commenter cette évolution du dossier.
En 2021, Frédéric Veaux, directeur général de la police nationale, avait opté pour l’absence de sanction envers les deux CRS impliqués dans l’incident tragique. Il avait déclaré que les conditions du moment – obscurité naissante, bruit ambiant, fumée, et climat tendu de la manifestation – pouvaient justifier un manque de clairvoyance de la part des fonctionnaires. En guise de mesure, il avait simplement soumis les CRS à une session de formation continue obligatoire.