Mardi 3 décembre, le maire de Cannes, également à la tête de Nouvelle Énergie et de l’Association des Maires de France, a participé en tant qu’invité à l’émission « 42mag.fr soir ».
« Il est impératif de modifier en profondeur la manière de gouverner le pays », a affirmé ce mardi 3 décembre sur « 42mag.fr soir », David Lisnard, maire de Cannes, dirigeant de Nouvelle Énergie et à la tête de l’Association des Maires de France (AMF), en prévision des deux motions de censure proposées par le NFP et l’extrême droite contre le Premier ministre Michel Barnier.
« Nous nous rendons progressivement compte » qu’Emmanuel Macron « constitue une grande partie du problème », déclare-t-il. La démission immédiate du président de la République « ne servirait, à mon avis, à rien car il ne serait pas possible de dissoudre l’Assemblée nationale », prévient David Lisnard, bien qu’il ne rejette pas complètement cette idée. « Ce qui est essentiel pour moi, c’est qu’à un moment donné, une autre politique structurelle soit mise en œuvre. Cela passera inévitablement par une élection présidentielle et des législatives. » Selon lui, avec « de telles élections sous la même présidence, nous ferions face à la même fragmentation, au même désordre ». La solution « passera par une élection présidentielle suivie de législatives ». Pour le président de Nouvelle Énergie, la démission d’Emmanuel Macron devrait survenir « au moment où une dissolution serait possible, permettant la mise en place d’une nouvelle politique publique et le retour à une certaine dignité ».
« Déclin de la vie politique »
À la veille de la discussion sur les deux motions de censure, David Lisnard juge que « sanctionner le gouvernement », cela « n’a pas de sens » et ne fera qu’« aggraver la crise et le chaos ». Il considère que la situation actuelle résulte « du déclin de la vie politique observé depuis plusieurs années, voire décennies », ainsi que de « cette dissolution étonnante ». Il critique également le « conformisme des propositions budgétaires qui se traduisent par davantage de dépenses et d’impôts ». C’est « le degré zéro en matière de gestion et de bonne gouvernance ». Il critique aussi « le RN qui avait pourtant obtenu certains gains » et dont la stratégie lui paraît « difficile à comprendre ». Selon le maire de Cannes, « nous assistons au crépuscule d’un système étatique dépensier, caractérisé par une classe politique se limitant à des postures de dépensiers ».
David Lisnard met en garde contre « une crise de régime » qui se profile, avec Emmanuel Macron qui « n’exerce plus de véritable pouvoir et fait de la figuration sur la scène internationale », un Parlement « inopérant » et un « spectacle » à l’Assemblée nationale « totalement indigne et chaotique ». « Quand on constate que le gouvernement est sur le point de tomber et qu’il n’est pas possible de dissoudre avant juillet, cela ressemble de plus en plus à une crise de régime. » D’après lui, le président de la République « ne pourra pas esquiver ses responsabilités ».