François Bayrou a provoqué un vif mécontentement parmi les agents de l’environnement en suggérant qu’ils « humilient » les agriculteurs en se présentant armés pour effectuer des vérifications. La secrétaire générale du syndicat réagit en déclarant : « Nous n’avons rien contre les agriculteurs, qui sont essentiels pour notre alimentation. » Elle souligne également que les inspections agricoles ne constituent qu’environ « 4 % » des activités menées par l’OFB.
« Nous ne recevons aucun soutien » de la part de l’État, déclare avec regretVéronique Caraco-Giordano, la secrétaire générale du syndicat national de l’environnement, en ce vendredi 31 janvier sur 42mag.fr. Les agents de l’Office français de la biodiversité (OFB), qui jouent le rôle de police de l’environnement en s’assurant de la conformité des exploitations agricoles, sont incités à entamer une grève ce même jour.
Les professionnels de l’environnement sont particulièrement mécontents envers François Bayrou. Ce dernier, lors de son discours de politique générale, a qualifié de « faute » et « humiliation » le fait qu’un agent soit armé lors de ses visites dans une ferme. « Il y a une totale incompréhension et une méconnaissance du travail effectué par les agents de l’OFB. C’est extrêmement préoccupant qu’un Premier ministre accuse des fonctionnaires de mal faire leur travail sans réellement connaître leurs fonctions et leurs rôles », réagit Véronique Caraco-Giordano.
Lutte contre le braconnage et régulation de la chasse
Les 1 700 agents de l’OFB ont pour mission d’identifier et de sanctionner les activités illicites en matière d’environnement : « Ils portent des armes car ils font partie des forces de l’ordre spécialisées dans l’environnement, et sont donc assermentés et autorisés comme tout autre policier ». Depuis plusieurs mois, les tensions avec le secteur agricole sont palpables, la profession reprochant à l’OFB une attitude trop stricte. « Les contrôles des 40 000 exploitations agricoles ne représentent que 4% de notre activité », clarifie Véronique Caraco-Giordano. Les responsabilités principales de cette police environnementale comprennent avant tout la lutte contre le braconnage et la régulation de la chasse.
« La majorité des individus avec qui nous interagissons sont armés, c’est pourquoi il est essentiel que nous puissions nous protéger. »
Véronique Caraco-Giordano, représentante du SNE-FSUsur 42mag.fr
D’après une directive ministérielle, le gouvernement souhaite que la police de l’environnement adopte « un port d’arme discret ». « Cacher des armes tout en transportant également un bâton télescopique et des menottes s’avère assez difficile, surtout en plein été », fait-elle remarquer. « C’est quelque peu absurde. Il s’agit de décisions symboliques et de déclarations politiques qui n’ont pas leur place par rapport à la nature de nos missions », critique la syndicaliste. « Nous ne sommes pas ennemis des agriculteurs ; nous savons qu’ils nous nourrissent et qu’ils ne pratiquent pas tous une agriculture intensive et polluante », souligne enfin Véronique Caraco-Giordano.