Lors du lancement de sa campagne à Valence, le chef de file des députés LR n’a pas manqué de glisser quelques remarques acerbes à l’encontre de son opposant, le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau.
Il semble que la bataille pour le leadership ne fasse que débuter au sein des Républicains. Laurent Wauquiez, actuel chef des députés de ce parti, a saisi l’occasion, le jeudi 13 février, pour critiquer son adversaire Bruno Retailleau lors du lancement de sa campagne pour la présidence de LR. Il a affirmé que « la France a besoin d’un ministre de l’Intérieur totalement dévoué à sa fonction« . À son arrivée à Valence, dans le département de la Drôme, environ 400 sympathisants étaient présents pour accueillir le leader des députés de la droite républicaine. Son objectif est limpide : démontrer qu’il est toujours dans la course.
Il a ainsi orchestré une mise en scène familiale, mettant en avant ses partisans brandissant des drapeaux tricolores et l’acclamant dès son arrivée. Ce n’est qu’après environ vingt minutes que Laurent Wauquiez a confirmé sa détermination à concourir. « Et c’est évidemment à vos côtés que je suis candidat à la présidence !« , a-t-il déclaré.
« Je ne dois rien à François Bayrou »
Bien que Laurent Wauquiez ait pris soin de ne pas nommer directement Bruno Retailleau, le public présent avait compris le destinataire de ses propos. « J’ai vraiment tout fait pour maintenir l’unité. Et j’aurais sincèrement souhaité que cet esprit d’équipe perdure jusqu’à la fin. Car selon moi, notre mouvement a besoin de cette synergie…« , a exprimé Laurent Wauquiez depuis la tribune.
Il a ensuite insisté sur sa vision en déstabilisant la position de Bruno Retailleau : « Je ne suis redevable de rien à François Bayrou, a-t-il souligné au micro de 42mag.fr. Et cette indépendance me permet de m’exprimer librement, une liberté essentielle pour la droite afin de défendre nos convictions et valeurs. Je souhaite que Bruno Retailleau réussisse en tant que ministre de l’Intérieur. Et dans mon rôle de chef de notre parti, je m’efforcerai de le soutenir, comme je l’ai fait en tant que président des députés Les Républicains à l’Assemblée nationale. Pour réussir cette refondation, nous devons additionner nos forces, non pas les diviser.«
« Mais une seule place est à pourvoir… »
Les militants, de leur côté, expriment leur fatigue face à cette nouvelle rivalité fratricide. « Nous avons souvent la réputation d’être la droite la plus stupide du monde, commente Frédéric. Et avec les nouvelles d’hier, je dois dire que cela m’inquiète un peu, car nous avons affaire à deux leaders de calibre. Retailleau ou Wauquiez, tous deux sont pragmatiques. Nous connaissons leurs accomplissements : Laurent Wauquiez dans sa région, Bruno Retailleau actuellement à Beauvau… Ce sont des personnalités avec les compétences pour diriger le pays. Toutefois, il n’y a qu’une seule place à combler, pas deux. Ils doivent rapidement trouver un terrain d’entente, sinon nous risquons de retomber dans les mêmes erreurs que par le passé.«
Parmi le public, certains militants, quelque peu désorientés, admettent leur difficulté à choisir un camp. Beaucoup souhaitent voir Bruno Retailleau et Laurent Wauquiez s’asseoir ensemble pour parvenir à un compromis.