Le représentant élu des Landes est la troisième personne à annoncer sa candidature pour devenir premier secrétaire. Il ambitionne de rallier à sa cause aussi bien les soutiens que ceux qui s’opposent à Olivier Faure.
Il a finalement décidé de sortir de l’ombre. Ce jeudi 13 mars, Boris Vallaud, député et président du groupe socialiste à l’Assemblée, a déclaré sur le plateau des « 4V » de France 2 qu’il se lançait dans la course au poste de premier secrétaire du Parti socialiste. Il présente sa candidature sous le signe du « rassemblement », précisant : « Il ne s’agit pas de faire disparaître certaines figures du paysage familial, mais de les regrouper. »
Boris Vallaud, après de longues réflexions, se propose dans un contexte où Olivier Faure cherche à être réélu, tandis que Nicolas Mayer-Rossignol, actuel maire de Rouen, est également en lice. Ces deux-là avaient déjà participé à la compétition en 2023 avec Hélène Geoffroy, maire de Vaulx-en-Velin (Rhône), qui n’exclut pas une nouvelle candidature lors de cette élection fixée pour mi-juin durant le 81e congrès du PS.
« Sans lui, aucune majorité ne sera possible »
Selon les proches du député des Landes, « il est essentiel de ne pas recommettre les erreurs du congrès de Marseille avec les mêmes protagonistes », rappelant cette rencontre tumultueuse qui avait profondément divisé le parti en janvier 2023. Le chef des parlementaires socialistes constate que les divisions internes au PS résultent surtout de l’animosité entre les partisans d’Olivier Faure et leurs opposants. Dans ce contexte conflictuel, Boris Vallaud a toujours veillé à rester neutre afin de préserver l’unité du groupe socialiste.
« L’avantage, c’est qu’il entretient de bonnes relations avec tout le monde. »
Un proche de Boris Vallaudà 42mag.fr
Son objectif : ne pas apparaître comme une option supplémentaire, mais comme celle qui éviterait trois candidatures concurrentes. En se présentant, l’ancien secrétaire général adjoint à l’Élysée sous la présidence de François Hollande souhaite séduire aussi bien les soutiens que les contradicteurs d’Olivier Faure. « Il faudra compter avec lui pour une majorité », affirment ses partisans.
En annonçant sa candidature, l’énarque de 49 ans pourrait bien décevoir l’actuel premier secrétaire du PS. Depuis sept ans, ils ont travaillé de concert pour tenter de redonner des couleurs au parti socialiste. « Nous avons passé sept années à élaborer des stratégies, ce qui était nécessaire », disent ses partisans. À présent, pour Boris Vallaud, le temps est venu de débattre sur les idées. « Il a écrit des ouvrages et notre programme », déclarent ses soutiens. Un atout qui, selon eux, pourrait bien faire la différence face aux autres candidats.
S’appuyant sur une cinquantaine de responsables élus et de parlementaires qui soutiennent son initiative, Boris Vallaud a récemment publié dans Libération une tribune intitulée « Pour un PS combatif face aux assauts des nationalistes et des libéraux ». Dans ce document, il appelle à transformer l’élection interne en « un congrès de réconciliation » et de réflexion sur « la doctrine ». Ses partisans s’activent déjà au sein d’un groupe de messagerie qui traduit bien la fusion que Boris Vallaud prétend incarner : deux tiers d’entre eux se disent proches de Faure, tandis qu’un tiers proviennent de l’opposition face au chef sortant.