Le 10 juillet prochain, le Sénat reprendra l’examen de la proposition de loi qui a pour objectif d’établir une société-mère regroupant France Télévisions, Radio France ainsi que l’Ina. Cette mesure avait préalablement été refusée par l’Assemblée nationale lors du vote qui s’est tenu le mardi 1er juillet.
La ministre de la Culture reste inflexible dans son offensive, affirment dans un communiqué daté du mercredi 2 juillet les sénateurs de l’opposition de gauche (Socialistes, Écologistes et Communistes), suite à l’annonce du retour, dès le 10 juillet, au Sénat, de la réforme concernant l’audiovisuel public. Ce projet de loi est soutenu activement par Rachida Dati, ministre de la Culture.
Ce texte avait été rejeté lundi 1er juillet à l’Assemblée nationale, suite à l’adoption inattendue d’une motion de rejet préalable, votée par les députés de gauche ainsi que ceux du Rassemblement national, tandis que la majorité centriste faisait défaut lors du vote. Le Sénat doit désormais examiner ce dossier en deuxième lecture, avec une audition programmée en commission le 11 juillet. « Le gouvernement contraint la chambre haute, avec le concours de Gérard Larcher, à traiter ce dossier dans des délais si courts que cela empêche un véritable débat parlementaire », s’indignent les sénateurs de gauche.
« La seule issue crédible, c’est de renoncer »
« Moins d’une journée pour apporter des amendements en commission, ajout express de cette proposition de loi à l’ordre du jour de la prochaine semaine : telle est la méthode de Rachida Dati, aussi brutale que la manière dont est traitée l’audiovisuel public, ses responsables, ses journalistes ainsi que tous ses professionnels », poursuivent-ils. La ministre, estiment-ils, « devrait au contraire veiller à la préservation et au renforcement de l’audiovisuel public, non contribuer à sa fragilisation ».
« La droite sénatoriale soutient cyniquement ce projet, devenant ainsi complice de la stratégie choquante et injuste de Rachida Dati », s’emporte la gauche sénatoriale, qui qualifie la réforme de l’audiovisuel public de « mal conçue et très mal justifiée ».
Ce projet de loi, porté notamment par le Sénat puis repris par la ministre, planifie la création au 1er janvier 2026 d’une « holding » baptisée France Médias. Celle-ci regrouperait France Télévisions, Radio France, et l’Institut national de l’audiovisuel (Ina), placés sous la direction unique d’un président-directeur général. Pour les sénateurs de gauche, « la seule solution sérieuse reste l’abandon pur et simple de ce texte ».